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esclavage moderne sous "respectabilité" religieuse

Publié le 05 décembre 2014 par Micheltabanou

l'esclavage moderne sous "respectabilité" d'une éducation religieuse... à laquelle ma préférence se porte tout naturellement  vers notre école laïque!

 Au Sénégal, le talibé est généralement un garçon âgé de 5 à 15 ans, issu  d'une famille pauvre, confié par ses parents à un maître coranique (ou marabout) afin que celui-ci se charge de son éducation religieuse. Cette éducation a lieu dans un daara, une école coranique. En contrepartie, le talibé doit s'acquitter des travaux domestiques, et est généralement contraint à mendier dans les rues afin de subvenir à ses besoins et aux besoins de son maître et de sa famille. La majorité des talibés vivent dans des conditions très précaires. Ils sont logés en surnombre dans des maisons délabrées où l’accès à l’eau, l’électricité, la santé et la nourriture est souvent difficile. Les sévices corporels sont courants. Il arrive fréquemment que les enfants soient sévèrement battus par leur maître parce qu'ils n'ont pas ramené la somme d’argent fixée par ce dernier. Le phénomène des talibés au Sénégal est le résultat à la fois d'une tradition (le fait de confier ses enfants garçons à un marabout) et des crises économiques des années 1980 et 1990 qui ont progressivement perverti cette tradition en provoquant la création de nombreux daaras dans des villes, par de faux marabouts plus motivés par l'enrichissement personnel que par l'éducation des jeunes1. En 2010, le nombre de talibés au Sénégal était estimé à 50 000 par l'ONG Human Rights Watch2. De nombreuses associations dénoncent cet état de fait, parlant d'« esclavage moderne »

Lettre Imaginaire d’un Petit Bout de Bois de DIEU ( talibé ) au Président Macky SALL
Monsieur le Président de la République,
Je m’appelle Modou Faye, j’ai 7 ans, et je suis l’un des membres actifs de la tranche de population active issue de la nouvelle économie informelle émergente que sont les mendiants professionnels mineurs, à savoir, les Petits Vrais-Faux Talibés-Apprenants du Coran.
Nous, les Petits Bouts de Bois de DIEU, sommes sans cesse agressés et désabusés par les manquements et les dérives en tous genres de la société sénégalaise. Nous sommes quotidiennement exposés à toutes sortes de déviation, sévices, et traitements inhumains et dégradants, en raison notamment de notre séparation et/ou de la disparition de nos parents, ou des membres immédiats de nos familles proches, ainsi que du manque d'éducation et de formation professionnelle adaptées. Nous regardant tels des pestiférés, bon nombre de nos concitoyens sont sans connaitre les souffrances morales et physiques des enfants de la rue et de leur état psychologique déstabilisé.
En effet, nous enfants mineurs mendiants forcés sommes hantés par des sentiments de frayeur, d'exclusion, de marginalisation et d'infériorité par rapport aux autres. Sans présent ni avenir, nombre d'entre nous pleurent leur sort, ignorent leur identité et vivent au jour le jour tels des pariâ exclus d’office de toutes justices sociales.
Au nom de tous mes chers collègues, les Petits Vrais-Faux Talibés-Apprenants du Coran, et en mon nom propre, merci de nous avoir permis de pouvoir bénéficier de congé de travail forcé. Bénis soit cet exceptionnel arrêt temporaire de travail forcé de mendicité.
En effet, la lecture que nous faisons des opérations de déguerpissement des mendiants lancées par les Mairies de Dakar à quelques jours du Sommet de la Francophonie, nous emmène à formuler des vœux puérils : Que cette manifestation internationale puisse être ‘’Ad Vitam Æternam’’!
Nous comprenons aisément que si vous avez pris le risque politique d’interrompre momentanément ces actes esclavagistes au risque de vous aliénér toute une frange de l’opinion publique nationale bénéficiant des retombées de cette exploitation forcée des mineurs, c’est tout simplement parce que vous avez conscience:
•   Que de par sa dimension sans cesse croissante, la mendicité est un véritable fléau social qui a une influence négative sur la société au niveau national plus que local et reflète le visage inhumain de la misère humaine et de l’exploitation abusive de l’homme par l’homme;
•   Que ces formes de mendicité sont accompagnées par une criminalité galopante tandis que les risques de catastrophes sanitaires sont incalculables face à l’exposition généralisée de toutes les couches sociales de la population générale;
•   Que les préjudices de ces formes de mendicité portent sérieusement atteinte à l’image de marque de notre pays et remettent fortement en cause les efforts déployés en matière de développement économique et social du Sénégal;
•   Que le phénomène de la mendicité des mineurs nuit à la quiétude des citoyens et porte un grand préjudice à la réputation et à la notoriété de l'image de marque du Sénégal, qui se veut un pays touristique et donc ouvert sur le monde.
Monsieur le Président de la République,
•   Serait-il utopique d’oser espérer voir un jour notre Président de la République faire appliquer et renforcer les dispositions règlementaires, juridiques, et constitutionnelles interdisant le travail forcée des mineurs à mendier?
•   Serait-il utopique d’oser espérer voir un jour nos Députés et Elus Locaux mettre en place un meilleur cadre législatif et réglementaire rendant coercitive l’obligation de scolarisation jusqu’à 16ans, et/ou régulant les écoles coraniques tant au niveau des conditions et à la qualité d’accueil, d’hébergement, et d’enseignement des pensionnaires?
•   Serait-il utopique d’oser espérer voir un jour, aussi bien les pouvoirs publics, les acteurs économiques publics ou privés, que le monde associatif, les leaders de la société civile et des confessions religieuses ainsi que les particuliers à mieux prendre en compte les aspects de prévention, de réinsertion, de suivi et de répression dans les projets et programmes de lutte contre la pratique de la mendicité forcée des populations les plus vulnérables de la société, à savoir les enfants?
•   Serait-il utopique de croire que ce qui est impensable est réalisable?
•   Serait-il utopique de penser que demain pourrait être différent d'aujourd'hui? Meilleur qu'aujourd'hui?
Si tel est le cas, n'est ce pas derrière toutes les grandes utopies que se cachent tous les progrès de nos sociétés depuis la nuit des temps?
Si tel n’est pas le cas, « Monsieur le Président de la République, que le Sommet de la Francophonie de Dakar soit ‘’Ad Vitam Æternam ».
Mes chers collègues et moi partageons la vision utopique que l’un d’entre nous pourrait être également un jour élu Président de la République si et seulement si toutes les conditions naturelles de justice sociale étaient enfin réunies et c’est les mains tendues, croisées et portées a nos fronts que nous vous lançons ces cris de détresse pour un avenir meilleur en toute confiance.
Yacine DIENG, citoyenne sénégalaise
Fait à Atlanta le 28 Novembre 2014

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