Apple pourrait devoir affronter un autre recours collectif

Québec

Une demande de recours collectif a été déposée cette semaine à la Cour supérieure du Québec à propos d’un problème physique affectant les MacBook Pro vendus en 2011.

Aux prises cette semaine avec un procès dans lequel elle est soupçonnée d’avoir abusé de sa position dominante dans le secteur de la musique, Apple pourrait devoir répondre à un autre recours collectif, cette fois concernant un modèle d’ordinateur portable mis en marché en 2011.

Le recours collectif tente d’établir que les MacBook Pro de 2011 ont une défectuosité graphique en commun.

Le plaignant, un analyste d’innovations mobiles dénommé Charbonneau, affirme avoir acheté un MacBook Pro de 15 pouces pour plus de 2 000$ le 10 avril 2011. Après avoir rencontré des problèmes liés au processeur graphique distinct de son ordinateur (de fabrication AMD), il aurait payé 622,65$ pour faire remplacer la carte mère une fois sa garantie d’un an arrivée à échéance.

«Un ordinateur ne devrait pas durer qu’un an, surtout à ce prix», croit David Assor, avocat au cabinet Lex Group.

«La Loi sur la protection du consommateur dit qu’un produit doit durer pour une période raisonnable, comparativement à son prix et au marché. Même trois ans plus tard, il devrait durer.»

Plus de précisions sur la défectuosité en question

Depuis le début de 2013, plusieurs utilisateurs ont rencontré une défectuosité graphique affectant le MacBook Pro de 2011.

Dans bien des cas, le problème se présente d’abord lors d’opérations graphiques complexes, comme l’affichage d’une vidéo en haute définition ou l’exécution de tâches exigeantes en calcul au niveau du processeur graphique. L’image devient striée pour certains utilisateurs, tandis qu’elle disparaît complètement pour d’autres. Alors que le redémarrage parvient à résoudre temporairement le problème, la situation se manifeste à nouveau après une brève accalmie.

Un exemple du bug en question (Photo : Apple Support Communities).

Le problème pourrait être lié au basculement automatique des processeurs graphiques introduit par Apple en 2010. Sous un MacBook Pro doté de deux processeurs graphiques (un intégré et un distinct), cette fonction permet à l’ordinateur de déplacer le traitement de données d’un processeur à l’autre selon les besoins et les activités en cours.

Selon la demande de recours collectif toutefois, le problème serait plutôt d’ordre physique – et le processeur graphique distinct d’AMD qui équipe le MacBook Pro de 2011 en serait la cause. Avec le dégagement de chaleur et de fortes variations de température, la soudure (faite d’étain et d’argent) qui rattache le processeur à la carte mère se fissurerait.

Un client insatisfait

Comme le problème de Charbonneau n’est pas disparu, Apple aurait remplacé la carte mère de son ordinateur à trois reprises avant de lui offrir un appareil neuf.

Malgré tout, Charbonneau affirme qu’il avait de meilleures attentes d’un ordinateur portable «conçu pour durer» selon le site web du fabricant. Il réclame le remboursement complet du MacBook Pro ainsi que des dommages, accusant du même souffle Apple d’avoir enregistré des revenus en effectuant des réparations en négligeant les droits des consommateurs.

Le recours collectif tente ainsi d’établir que les MacBook Pro de 2011 ont une défectuosité graphique en commun. Si celui-ci est autorisé par la Cour supérieure du Québec, la poursuite devra demander à des experts de démontrer la nature du problème.