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Via Francigena nel Sud, étape 11.

Publié le 06 décembre 2014 par Sylvainbazin
Aujourd'hui j'ai traversé une vaste plaine. Un vaste espace de cultures. Le seul hameaux traversé m'en a rappelé un autre. En Espagne,  plante au milieu de la Meseta.  Entièrement construit sur ordre de Franco. L'architecture ressemble. Autant dire qu'il faut aimer le béton et les angles droits. Le bar du coin est moins géométrique. Assez bordélique même, à peine une table au milieu des chaises éparses. On m'y sert gentiment un cappucino.
Je discute un peu avec les deux clients et la vieille tenancière. Le plus loquace est roumain, il me dit qu'il aime bien la langue française. On commence à parler du français, de l'italien et du roumain, très proche du latin, mais l'autre client, qui n'y comprend rien, dit que le romain c'est normal que ce soit du romain. Mais là, lui explique l'autre, on parle du roumain. Bref, après cette petite pause je repars pour quelques longs kilomètres dans la boue et une plaine un peu désolée. C'est la deuxième plus large d'Italie mais elle semble beaucoup moins riche et habitée que celle de Padanie.
Je ne croise rien que des cultures, des maisons et quelques fermes isolée, avec leurs troupes de toutous qui viennent vers moi en aboyant. Ils ne vont jamais jusqu'à mordre et je les soupçonne même d'être un peu froussard. Parfois, une fois passé le périmètre de ce qu'ils doivent considérer comme leur zone à défendre, ils m'accompagnent un peu, en bons chiens. Je manque un croisement et rallonge un peu, par une route assez passante en plus, à mon étape du jour. Le bourg d'Ordona semble vraiment être posé au milieu de nulle part. Je vais à l'adresse indiquée par mon guide pour recevoir les pèlerins: ça a l'air tout à fait fermé. J'ai envoyé un message hier, pas de réponse, le téléphone ne marche pas non plus.
Je me dirige vers un bar où je demande si quelqu'un connaît. Comme hier à Troia, on se met en quatre pour m'aider et me trouver un hébergement. Rapidement, Dionisio, un ingénieur, prend les choses en main. Il existe un B&B dans la campagne, pas très loin. Il m'emmène. Le patron nous ouvre (nous sommes accueillis par les chiens, indispensables ici) mais il ne peut m'accueillir ce soir; il a une autre maison à Ordona, il faut attendre pour voir si c'est libre. Une histoire de baptême, des parents qui doivent arriver. Dionisio, en attendant donc, me dépose dans un autre bar, où il y a du wifi. Il reviendra me dire si c'est bon ou pas. C'est un bar de station service, avec un petit air de Bagdad Café perdu dans la plaine. Curieusement, j'entends un client salué la serveuse en français. Audrey vient des Pyrénnées orientales, elle vit ici depuis dix ans, avec son mari et son fils. Rude région me confesse t elle. La France lui manque un peu. Elle me dégote l'adresse d'un autre B&B, dans la ville voisine, et appelle, il y a de la place. Nous discutons un peu, elle a l'air contente de parler français. Son travail l'occupe bien, beaucoup même par rapport à sa paye de 750 euros et ses six jours sur sept avec 10 jours de vacances, mais ici chacun fait comme il veut pour ça. Dionisio revient, pas de place à Ordona. Il m'emmène donc très gentiment jusqu'à Orta Nova, où se trouve le B&B ouvert. La nuit est tombée depuis longtemps, la température est vite plus fraîche, mais je sais que je dormirai au chaud ce soir, ce dont je ne doute jamais dans cette Italie où si on ne voit pas souvent de pèlerin, l'aide est très spontanée et toujours gentille!

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