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Patrons dans la rue

Publié le 07 décembre 2014 par Malesherbes

Depuis longtemps, nous ne vivons ni de cueillette, ni de chasse, ni de pêche. Nous devons donc payer pour obtenir l’essentiel de ce qui est nécessaire à notre subsistance. Mais il se trouve aussi que nous pouvons utiliser un certain nombre de services sans avoir à les financer  lors de leur mise en œuvre : des routes, des enseignants, des policiers, des soignants, des soldats, des pompiers, etc…Parmi leurs caractéristiques, on peut relever que :

-   -   Leur règlement est assuré par l’impôt, dont nous ne maîtrisons pas  le montant

-   -   Nous contribuons à leur fonctionnement, que nous les utilisions ou pas

Alors que le lien entre la satisfaction de nos besoins quotidiens et nos dépenses est évident, il n’en va pas de même pour tout ce qui est à notre disposition sans que nous ayons à l’acquérir. Il en résulte que nous ressentons l’impôt comme une spoliation, d’autant plus qu’il nous prive d’une partie de ce que nous gagnons par notre travail. Ce sentiment est encore plus vif dans le cas des entreprises, qui ne dégagent pas toujours de profit. L’État fixe donc aussi une part de leur contribution sur leur niveau d’activité.

L’impôt repose donc sur la notion de collectivité : des individus mettent en commun une part de leurs ressources pour assurer leur bien commun. Dans les siècles passés, les impôts étaient perçus par les souverains sans l’assentiment de leurs sujets. Il n’y a pas si longtemps, des gouvernements soumettaient leurs citoyens à l’impôt du sang, funeste marqueur de l’identité nationale. Nous n’en sommes fort heureusement plus là. Nos institutions font que ce sont les représentants du peuple qui déterminent la nature et le niveau des impôts. Recourir à la rue pour contester le bien-fondé d’une imposition, c’est miner le principe même de la démocratie.

Les entrepreneurs qui, singeant les syndicats de salariés, manifestent contre l’impôt, sont bien peu conséquents. Ils s’en prennent au droit du travail, empêcheur d’employer ou virer à leur guise. Ils veulent rester seuls maîtres de leurs entreprises mais refusent  ce même droit aux législateurs élus par le peuple souverain. Étrange !


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