Passionnante analyse de l’évolution de l’entreprise et de la
société par un consultant ex DRH :
« On est dans une
logique d’opposition. » Chacun voit ce qui l’oppose à l’autre, mais
pas l’intérêt commun qui les rassemble et devrait les fédérer. « L’autre est un risque pour moi. » « L’autre m’empêche d’atteindre mes objectifs
personnels. » La défiance conduit à considérer l’homme comme une
source de coût, alors qu’il est création de valeur. « Les gens pensent qu’ils sont ce qu’ils font. » Les achats, et leur
obsession du trop cher, en sont le symbole. Mais aussi la « technostructure » et le reporting. Il
me disait que toute l’organisation européenne d’une multinationale américaine
avait pour seul emploi de faire appliquer les directives du siège !
Le rôle du manager est le contrôle. Avec une conséquence
imprévue : on obtient le contraire de l’effet voulu. L’essentiel de son
travail consistait à transformer en vert des indicateurs rouges !, lui a dit un
cadre. Effet « pastèque ». Autrement
dit l’encadrement ne contrôle par l’organisation pour le compte des dirigeants
du siège, il les abuse, sciemment, pour masquer son incapacité à faire respecter leurs ordres !
C’est un monde « déterministe » :
les entreprises ont « la perception
que l’environnement détermine la stratégie ». Alors que « c’est ce que vous êtes qui détermine la
stratégie ». Tout n’y est que « processus de décision écrits d’avance ». Ils empêchent les
gens de « penser autrement ».
Ils éliminent les « déviants »
qui sont la richesse des entreprises, et qui pourraient la sauver. On ne parle que
« de bien et de mal ». On refuse
le débat, la discussion des valeurs qui doivent inspirer l’action.
Bienvenue dans l'entreprise moderne
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