Test : The Crew

Publié le 09 décembre 2014 par Repostit @S2PMag

Au rayon des jeux de courses, The Crew se range dans les particularités. Entièrement jouable on-line, il vous permet d’évoluer en monde ouvert à travers les Etats-Unis, en voitures de course, sur des missions scénarisées ou en affrontant les autres joueurs, le tout en parcourant les Etats-Unis. Sur le principe du MMORPG, vous pouvez faire évoluer vos véhicules sur un système de leveling, auquel s’ajoute un système de tuning très complet.

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L’équipe de choc

Commençons par le commencement, si The Crew se nomme ainsi, c’est évidemment parce que c’est en équipe que vous pourrez progresser, soit en vous entraidant, soit en vous mesurant les uns aux autres. Au lancement de la session de jeu, vous avez la possibilité de créer votre crew, en invitant des amis ou n’importe quel joueur possédant le jeu. Une fois votre équipe montée, vous pourrez inviter vos coéquipiers à vous rejoindre à n’importe quel moment lors de vos missions de l’histoire principale. Si l’un des membres du crew gagne, vous remportez la victoire et achevez la mission. Au fur et à mesure de votre progression, vous débloquerez des phases de PvP durant lesquelles il faudra vous mesurer seul ou en bande contre votre équipe ou d’autres crews, ainsi que des défis vous permettant de gagner en amélioration. Mais attention, les défis sont très souvent les mêmes et deviendront très vite lassant.

Mais tout ça pour quoi ? Juste enchaîner les courses de rue d’un bout à l’autre des Etats-Unis ? Et bien non. Vous incarnez Alex, et vous êtes en mission d’infiltration pour le FBI. Il y a cinq ans, votre frère s’est fait assassiner sous vos yeux par un membre du gang des 5-10. Pas de bol, vous étiez sur place lors de l’arrivée de la police et c’est vous qui vous êtes fait coffrer. Aujourd’hui, le FBI vient vous tirer de votre cellule pour vous proposer un accord. Un ripou du FBI fait partie du gang qui a tué votre frère, vous devez mettre la main dessus, et pour cela, il faudra progresser dans la hiérarchie des 5-10. D’une pierre deux coups, vous voilà partie en quête de vengeance et de liberté. Le scenario, très au-dessus de ce que proposent les jeux de voitures en général, s’accompagne de cinématiques plutôt sympathiques pour ne rien gâcher.

Le monde est à vous

Votre périple commence sur la côte-est des États-Unis et s’étendra sur tout le territoire. Et bon courage, car c’est une map gigantesque qui s’offre à vous, et il vous faudra plus d’une heure au volant de la voiture la plus rapide pour traverser la carte d’un extrême à l’autre. Avec la diversité des horizons et des régions, vous arpenterez des routes et des chemins tous aussi différents les uns que les autres, des highways américaines aux petits chemins de campagne, vous traverserez les déserts arides comme les montagnes enneigés. Autour de vous, chaque secteur grouille de vie. Dans les milieux urbains, vous croiserez bon nombre de piétons, et les interventions des pompiers et des ambulanciers apporteront une touche de réalisme à votre jeu, sans compter les nombreux animaux que vous pourrez croiser dans les zones un peu plus sauvages. Et si le ciel laisse également place au passage de quelques avions, en revanche, point de météo dynamique à l’horizon, ce qui est un peu dommage.

Mais avec un open-world aussi grand, The Crew manque de détails visuels, et malheureusement c’est graphiquement que le jeu en souffre. Les décors en arrière-plan sont parfois si grossiers que les horizons deviennent franchement laids. De même, le trafic routier ou certains éléments apparaissent parfois imprévisiblement, ce qui est souvent gênant quand on est lancé à grande vitesse sur les autoroutes. L’accident est vite arrivé, et ce ne sera pas de la faute du conducteur. Si les effets sur l’écran comme les projections de boue ou les retombées de poussière sur le pare-brise de votre véhicule sont vraiment sympathiques, ils ne font pas gomment pas les nombreux défauts graphiques du jeu.

En voiture Simone !

C’est un total de 37 véhicules que vous pourrez acquérir chez les revendeurs. Cela peut sembler peu, mais si l’on considère que le jeu tente de vous plonger dans un scénario réaliste, en y regardant de plus près, c’est quand même pas mal d’avoir plusieurs voitures dans la vie. De la muscle-car à l’élégante sportive, vous pourrez faire votre choix dans la diversité, naviguant entre Lamborghini, Camaro ou Koenigsegg. Si vos finances le permettent, vous pouvez également vous payer un de ces véhicules en téléchargement supplémentaire (moyennant jusqu’à 30 euros pour certains modèles). Du côté du pilotage, l’aide à la conduite vous simplifiera grandement la tâche, trop peut-être. Mais les sensations restent très agréables, à mi-chemin entre jeu d’arcade et de simulation, même si les premiers virages et les premiers obstacles vous donneront un peu de fil à retordre. Le dérapage au frein à main sera lui un véritable plaisir, tant est si bien que vous serait certainement tenté par quelques manœuvres d’arrêts brutaux à la première zone déserte traversée.

D’un point de vue technique, la fonctionnalité la plus intéressante de The Crew réside sur la manière dont on peut modifier ses véhicules. Lorsque vous acquérez une voiture, vous avez la possibilité de lui attribuer une classe (Street, Dirt, Perf, Raid ou Circuit), ce qui permettra de déterminer quelles sont les pièces que vous pourrez lui attribuer par la suite, mais également les courses auxquelles vous pourrez participer. Vous pouvez tuner tout ou presque sur votre véhicule, qu’il s’agisse de son aspect, y compris l’intérieur, ou de son moteur. Vous pouvez même y ajouter des autocollants pour faire passer vos messages. Et c’est en réussissant vos objectifs sur la carte, missions et défis, que vous pourrez obtenir des pièces pour votre joujou et gagner de l’expérience pour monter ce bijou jusqu’au level maximal, fixé à 1299.

Partant d’une idée fort séduisante de mêler le MMORPG à un jeu de course, le tout suivant un scénario intéressant et s’étendant sur un open-world gigantesque, The Crew aurait largement de quoi séduire. Il accumule néanmoins les lacunes dont deux impardonnables : sa faiblesse graphique faisant poper ça et là les éléments de décor à la dernière seconde et transformant les horizons en gribouillages presque sales et le système de micro-paiement intégré qui vous confronte à des joueurs d’un même niveau que vous mais plus riche dans la vraie vie, et qui eux, se sont payé une voiture en micro-paiement et gagneront forcément haut-la-main. Ceci est bien dommage, car les atouts du jeu se retrouvent rapidement effacés, qu’il s’agisse de ce monde ouvert d’une taille inégalée dans un tel jeu, du plaisir de faire évoluer le petit bijou acheté à la sueur de son front ou tout simplement le scénario béton qui est le fil rouge de votre aventure.