Selon l’étude mondiale menée par KPMG sur les conséquences du changement climatique pour les entreprises : six secteurs d’activité seraient en zone de danger et l’importance des risques est sous-estimée par tous les secteurs.
Bien que tous les secteurs d’activité étudiés par KPMG soient exposés à au moins un risque lié au changement climatique, la majorité d’entre eux semblent les sous-estimer et ne pas être suffisamment préparés pour y faire face. Ainsi, si les risques réglementaires et physiques à court terme sont régulièrement cités dans les rapports analysés, les risques physiques à long terme, le risque de réputation, et le risque émergent de litige sont encore peu explorés et largement sous-évalués, comme l’illustre le graphique suivant.
Perception du niveau de risque par secteur et par type de risque d’après les rapports analysés
Sur la base des rapports examinés (voir méthodologie ci-dessous), les secteurs ont été classés selon leur niveau perçu de risques liés aux changements climatiques d’une part et leur niveau estimé de préparation d’autre part. Six secteurs se trouveraient ainsi en zone de danger, et neuf autres seraient exposés dans une moindre mesure.
Six secteurs en zone de danger : pétrole & gaz, aviation, transport, secteur financier, services médicaux, tourisme
Pour ces secteurs, le niveau estimé de préparation ne permettrait pas de faire face aux risques perçus, qui sont de quatre types :
- Le risque physique, à court terme (évènements climatiques exceptionnels, tels les ouragans, les tsunamis…) mais aussi à long terme (élévation du niveau des océans, pénurie de matières premières…). ; les secteurs du tourisme et des services médicaux y sont particulièrement confrontés ;
- Le risque réglementaire lié à l’émergence de nouvelles législations, qui concerne principalement les secteurs du transport, de l’aviation ou encore du pétrole ;
- Le risque de réputation lié à une perte de confiance des consommateurs et des autres parties prenantes en cas d’inaction de la part des entreprises, qui semble viser plus spécifiquement les secteurs financiers et de l’aviation ;
- Le risque émergent de litige, amené à croître avec la multiplication des réglementations et qui connaît déjà des précédents aux Etats-Unis, encore peu exploré par les secteurs aujourd’hui.
Une amélioration de la prise en compte des risques liés au changement climatique est nécessaire
Alors que la plupart des entreprises ont des systèmes de gestion des risques bien établis, elles ont tendance à sous-évaluer les risques liés au changement climatique. Selon Philippe Arnaud, Associé KPMG responsable du département Environnement et Développement durable, « il devient aujourd’hui nécessaire d’améliorer cette compréhension des risques afin de les réduire. En effet, les entreprises les mieux préparées seront également les mieux placées pour saisir les opportunités découlant de ces risques. »
Méthodologie de l'étude :
Les résultats de cette étude se basent sur l'analyse de 50 rapports provenant majoritairement de banques d’investissement et de compagnies d’assurance, mais aussi d’organisations non gouvernementales, de cabinets de conseil, d’agences de notations ou d’associations professionnelles traitant des risques pour les entreprises et des impacts économiques du changement climatique. Cette analyse a conduit à l’attribution d’une ‘note de risque’ pour chaque secteur étudié. En outre, les secteurs ont été évalués selon leur niveau de préparation face aux impacts du changement climatique sur la base des résultats du questionnaire 2007 du Carbon Disclosure Project auprès des sociétés du FT500 (*).
- Le FT500 regroupe les 500 plus importantes sociétés internationales en terme de capitalisation boursière, tel que publié par le Financial Times
Source : KPMG