- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 09/12/2014
Tous les ingrédients sont réunis pour encourager les céréaliers à se mettre à l'agriculture biologique, estime Etienne Gangneron, président de l'Agence bio qui dit "s'attendre à des conversions importantes" dans les mois qui viennent. Il cite d'abord le plan "Ambition bio 2017" du gouvernement qui a dopé l'aide à la conversion des grandes cultures, l'augmentant de 200 à 300 euros l'hectare et le surtout les prix des "céréales en bio (qui) n'ont pas fléchi depuis sept à huit ans". "Une très grande régularité qui interpelle les producteurs" alors que les cours des céréales conventionnelles ont nettement fléchi en 2014, a relevé mardi le président de l'Agence bio lors d'une conférence de presse. "On s'attend à des conversions importantes", a-t-il affirmé sans pouvoir préciser le revenu moyen des céréaliers bios.
Les conversions en élevage et maraîchage semblent également bien orientées grâce à la demande croissante de la restauration collective, selon lui. La France ne produit pas assez de produits issus de l'agriculture biologique pour répondre à la demande et connaît un réel déficit dans la production de céréales biologiques ce qui la contraint à importer pour assurer les besoins notamment en alimentation animale. Elle compte actuellement 26.000 producteurs en bio sur plus d'un million d'hectares.
Or, "il semble qu'Italie et Allemagne soient sur des tendances baissières, ce qui fait que la France pourrait devenir le deuxième (producteur bio, NDLR) d'Europe derrière l'Espagne", a ajouté Etienne Gangneron. Le programme "Ambition bio 2017" concerne toutes les régions, y compris l'Outre-Mer et vise un objectif général de doublement de la part des surfaces en bio d'ici fin 2017 accompagné par un objectif cohérent d'augmentation de la consommation.
En 2013 les ventes de produits certifiés ont progressé de près de 10% et le marché a dépassé les 4,5 milliards d'euros mais les surfaces cultivées en bio représentaient encore moins de 4% de la surface agricole utile (SAU). De plus, l'Agence bio notait en mai, lors de la présentation de ces chiffres, que les conversions en bio tendaient à reculer par rapport à l'année précédente, de 20 à 40% environ selon le type de culture. La conversion qui s'effectue sur trois ans correspond à la phase de transition nécessaire et obligatoire entre un mode de production conventionnel et l'obtention de la certification "agriculture biologique".