Étrange fin d’automne dans les Jardins de la Fontaine.
Avec plus ou moins de lenteur, plus ou moins de couleurs, des arbres se déshabillent pendant que d’autres s’accrochent à leurs monochromes parures.
Le ciel s’est bien souvent essoré ces temps-ci et les eaux grosses de la source s’engouffrent avec fracas sous les entrailles de la ville, comme vexées d’être honteusement cachées par cette même ville dont elles sont la mère. Mais avant cette éclipse souterraine les poissons et les cygnes leur font comme une escorte chamarrée.
Peu de gens dans les Jardins de la Fontaine, leur flux et leur reflux s’ordonnent depuis le ciel qui menace ou sourit. Des sportifs, cependant, toujours là, soucieux des formes et de la forme, mais il semble bien, en fin de compte, qu’une vie ralentie, engourdie, s’installe peu à peu et pour un bout de temps.