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Critique Ciné : Adieu au Langage, adieu au cinéma

Publié le 15 décembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Adieu au Langage // De Jean Luc Godard. Avec Héloïse Godet et Kamel Abdelli.


Récompensé du Prix du Jury avec Mommy de Xavier Dolan, Adieu au Langage ressemble plus à la récompense que l’on donnerait à un cinéaste marquant car il est en fin de vie. Je suis ouvert à toute forme de cinéma et il n’y a pour moi pas un cinéma meilleur qu’un autre, tous peuvent être fascinants sauf que pour le coup, ce film est tout sauf passionnant. c’est un amoncellement de choses et d’autres qui tentent de nous offrir une vision des choses qui ne peut finalement être décodé que par un seul homme : son metteur en scène. Si cette mixture indigeste d’images a été récompensée, je ne comprend toujours pas comment et pourquoi. Du début à la fin de cette heure (et quelques minutes) on est donc posés devant un film qui semble surtout arnaquer ses spectateurs. On n’a pas vraiment de cohésion entre les images et cette sensation que tout s’enchaîne sans la moindre cohérence me déplait. C’est presque une façon pour Jean Luc Godard de se moquer de nous avec un film qui aurait très bien pu être ingénieux et surtout brillant mais qui ne l’est jamais à mes yeux.

"Le propos est simple. Une femme mariée et un homme libre se rencontrent. Ils s'aiment, se disputent, les coups pleuvent. Un chien erre entre ville et campagne. Les saisons passent. L'homme et la femme se retrouvent. Le chien se trouve entre eux. L'autre est dans l'un. L'un est dans l'autre. Et ce sont les trois personnes. L'ancien mari fait tout exploser. Un deuxième film commence. Le même que le premier. Et pourtant pas. De l'espèce humaine on passe à la métaphore. Ca finira par des aboiements. Et des cris de bébé."

Je ne suis pas contre le cinéma élitiste, celui qui ne semble être destiné qu’à certaines personnes qui seraient donc capable de décoder les retranchements du film. Sauf que malheureusement ce n’est pas le cinéma qui me passionne. C’est un film qui n’a donc pas de grande utilité. Avec un titre comme Adieu au Langage, je m’attendais à une vraie réflexion métaphorique sur le langage et la façon dont il a évolué au fil des années. Je ne m’attendais pas à un documentaire et j’ai eu le côté métaphorique. Sauf que les délires de Jean Luc Godard ressemblent ici bien plus à ceux de quelqu’un qui a complètement perdu la boule qu’à quelqu’un qui a encore un peu de raisonnement au fond de lui. Mais si quelqu’un a compris ce film, j’aimerais vraiment avoir des explications sur le fil conducteur. Divisé en plusieurs chapitres (la nature, ah d’eux, etc.) et malgré une durée assez courte, on n’a de cesse de se demander ce que l’on fait devant ce film qui, plus le temps passe, et plus il devient long. De plus, le jeu avec les couleurs, semblant de peinture impressionniste, ne sert pas vraiment le film tant le procédé est mal orchestré ou en tout cas justifié par les images et ce que Adieu au Langage cherche à nous dire.

Godard semble ici faire une forme de démonstration de tout ce qu’il a appris à faire avec la caméra au fil des années. C’est souvent confus et l’on n’a jamais l’impression que Adieu au Langage raconte grand chose. Les discussions des personnages manquent donc cruellement de force et l’on a rapidement envie de leur dire au revoir. J’ai été au bout de ce fourre-tout, difficilement et de se dire que ce film a pu être en lice pour potentiellement gagner une certaine Palme d’Or, cela me déçoit. Je n’ai pas peur de dire que Jean Luc Godard a volé une partie de sa récompense à Xavier Dolan. Le partage n’est pas mauvais, notamment par rapport au partage de génération et le fait que Adieu au Langage et Mommy soient deux propositions de cinéma originales et très différentes, sauf que l’un est un chef d’oeuvre et l’autre est un film qui n’a de sens que pour son metteur en scène. Plus le temps passe et plus tout semble se répéter, entre ce chien que l’on voit en gros plan, en plan large, de face, de dos, en train de courir, en train de jouer, etc. on est nous aussi inerte face à cet objet qu’une larve en décomposition. On en ressort avec une migraine et le cerveau en chou-fleurs.

Note : 0/10. En bref, je n’y vois qu’un film indigeste qui se moque complètement de son spectateur.

Date de sortie : 21 mai 2014


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