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Réchauffement climatique : le greenwashing d'Etat, c'est fini ?

Publié le 15 décembre 2014 par Bioaddict @bioaddict
Les 195 pays participants au Sommet sur le climat de Lima (Pérou), qui s'est tenu du 1er au 12 décembre, se sont engagés à quantifier et à déclarer à l'ONU leurs contributions concrètes dès 2015 pour réduire le réchauffement climatique. Il sera ainsi désormais plus difficile de tricher sur ses bonnes intentions.

Devant le réchauffement climatique, aujourd'hui incontestable, preuves à l'appui, et dont les effets risquent d'être désastreux pour notre planète, beaucoup de pays, pour laver leur conscience aux yeux de leurs concitoyens et de la communauté internationale, n'hésitent pas à annoncer des engagements politiques et financiers pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En réalité ils ne prennent pas beaucoup de risque de se voir contredits, car aucune instance n'existe pour vérifier l'ampleur et l'importance de leurs engagements, ni leur mise en pratique.

Pour mettre fin au greenwashing d'Etat (c'est à dire pour lutter contre les grands discours des pays qui disent agir pour le climat mais qui ne prennent finalement pas de décisions concrètes), les 195 pays qui ont participé au Sommet de Lima (sur les 243 que compte aujourd'hui la planète Terre) viennent donc de signer un accord dans lequel ils s'engagent à déclarer, dès 2015, leurs futures contributions nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour limiter le réchauffement climatique.

Cet engagement est fondamental car il va permettre de constituer enfin une base de données de référence absolument indispensable regroupant les engagements individuels de chacun des différents pays, ainsi que les engagements globaux. Cette base aboutira à la création d'un tableau de bord précis qui permettra de suivre la réalité de leurs actions et de leurs financements, de mesurer les résultats obtenus, d'évaluer si ces engagements sont suffisants, et de demander si nécessaire des efforts supplémentaires pour atteindre l'objectif de réduction des émissions de GES de 40 à 70% d'ici à 2050, une réduction indispensable pour limiter à 2°C la hausse de la température de la planète.
C'est le secrétariat de la Convention de l'Onu sur le climat qui aura à préparer d'ici le 1er novembre 2015 la synthèse des contributions précises auxquelles s'engagent les 195 pays signataires.

La prise de conscience de la réalité du réchauffement climatique et de ses conséquences a aujourd'hui atteint une masse critique suffisante pour laisser espérer un vrai changement dans les engagements des Etats. Et face aux données chiffrées fournies à l'ONU par chacun des pays il sera plus difficile désormais de tricher.

Bon. Très bien. Mais en attendant, malgré les recommandations des scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), la conférence de Lima n'a pas abouti à la mise en place immédiate de mesures concrètes de sauvegarde du climat. Rien n'a été décidé concernant la sortie des énergies fossiles et dont la consommation est encore très largement subventionnée par beaucoup de pays. Rien n'a été décidé concernant les gaz de schiste. Rien n'a été décidé concernant l'indispensable transition énergétique mondiale via les énergies renouvelables, éolien, solaire, biomasse, hydraulique... et qui risque d'être retardée par le choix de certains grands pays comme l'Inde, la Chine et le Brésil de continuer à investir dans la construction de centrales nucléaires.

Et pendant ce temps là le réchauffement climatique s'accélère...

Alexandre Sieradzy


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