de Olivier Nakache et Eric Toledano
Samba, sénégalais, est arrivé clandestinement sur le sol français il y a dix ans. Il vit avec son oncle, travaille à la plonge dans un grand restaurant parisien, envoie sa paie au pays et ambitionne de passer aux cuisines. Son rêve, il peut le toucher du doigt puisque son employeur veut le prendre sous contrat mais c'est sans compter sur la complexité de l'administration française et le régularisation de ses sans papiers que des associations pleines d'âmes bénévoles portent à bout de bras. Et c'est comme ça qu'Alice, nouvelle recrue, se retrouve en charge du dossier de Samba.
Précision : je ne fais pas partie de ce pourcentage de la population française qui a crié au génie et porté aux nues Intouchables. Donc, pour moi, la barre n'était pas trop haute pour les deux réalisateurs. Cependant, n'étant pas un cas isolé (Dieu merci), certains de mes congénères n'ont pas non plus sauté au plafond à la projection de Samba. Ah... C'était plutôt mal barré. J'ai décidé de faire confiance à la bande annonce et donner sa chance à ce clandestin de me donner sa version de l'histoire. Verdict ? Et bien je ne suis pas mieux qu'Alice aka Charlotte Gainsbourg ! Il m'a eue avec ses grands yeux innocents, son air naïf et sa démarche abattue. Mon côté Saint-Bernard sans doute. Mais l'allure ne fait pas tout le film, que les septiques se rassurent. Les deux compères l'ont doté de pointe d'humour, de quelques bonnes répliques bien senties, autant de moments nutella et également de longueurs, ne nous voilons pas la face. Après tout, la vie d'un homme qui se doit d'être l'ombre de son ombre pour espérer ne pas se faire choper par les autorités est relativement peu divertissante et épanouie. J'imagine. Certains leur reprochent de ne pas coller à la réalité. Non. Oui. Peut-être. Je ne sais pas. Et puis je m'en fous. Le but d'un film comédie est de divertir ; pas nécessairement faire pleurer dans les chaumières. Ce n'est pas un documentaire. Pour ça, il y a TF1, France 2, Arté, M6 et j'en passe avec leurs lots de reportages. Pour ma part j'ai été touchée et j'ai ri. La gaucherie des deux personnages principaux y est pour quelque chose certes mais les personnages secondaires dont Izia (1) y sont également pour beaucoup. Ils portent, rythment, font vivre le film et mettent en exergue le couple Sy / Gainsbourg beaucoup plus timide et effacé. L'équilibre est respecté !
(1) : Décidément je la préfère derrière un écran. Là, au moins, elle ne me perce pas les tympans !