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La nouvelle Aquitaine appelle un grand projet

Publié le 18 décembre 2014 par Blanchemanche
#Aquitaine

L'Aquitaine nouvelle a donc été portée sur les fonts baptismaux, ce 17 décembre, lors du vote par l'assemblée nationale, de la carte de France à treize régions. Voici donc que s'ouvre une page inédite de la régionalisation à la mode franco-française, c'est à dire faite d'allers et retours entre le pouvoir central et les territoires de la république, les institutions décentralisées de la république. On observera que ce qui n'avait pas été possible depuis une trentaine d'années l'est devenu sous un gouvernement de gauche dans un contexte de crise des finances publiques. Il fallait sans doute en arriver à une situation aussi dégradée pour que semble s'imposer une réforme sous le prétexte majeur d'économies indispensables dont on sait déjà qu'elles seront, à court terme, pratiquement inatteignables. D'ailleurs, au-delà de la carte, du nouveau découpage hexagonal, quelques inconnues subsistent qui font toujours débat puisque s'il est acquis que le département va survivre, au moins pour un temps, on n'est pas encore totalement fixé sur les compétences qui lui resteront et celles dont la région va hériter, à côté des intercommunalités. N'évoquons que pour mémoire la question sans doute la plus importante : de quelles ressources fiscales bénéficieront les collectivités ?


La nouvelle Aquitaine appelle un grand projetLa nouvelle mouture pour une union Limousin-Aquitaine-Poitou-CharentesMais enfin allons de l'avant... Et, considérons notre grande, très grande région qui, des Pyrénées nous invite à la découverte de terres moins connues jusqu'au Massif Central, de la Bidassoa aux confins du pays angevin, de Lescun à Saint-Clément des Baleines, de Biriatou à Aubusson... Une leçon de géographie, en guise de rappel, en nous souvenant que Guéret est toujours le chef lieu de la Creuse et que Tulle, et non pas Brive, l'est de la Corrèze. Une leçon d'histoire aussi puisque nous, qui furent trois siècles durant, citoyens ou plutôt sujets de sa majesté britannique, sommes les fiers descendants des comtes de Poitiers, d'Aliénor et des troubadours. Saurions-nous oublier ce fils de l'Albret et de la Navarre, le bon roi Henri, qui pacifia le royaume en abjurant sa foi ? Un bel héritage duquel nous ne saurions écartés nos illustres Montaigne et Montesquieu. Et faire la place qu'il convient de faire, par exemple, à un fils de Limoges, à Auguste Renoir ce maître de l'impressionnisme. Comment ne pas rappeler aussi, à l'heure où elle renaît et on l'enseigne, que la langue occitane, à sa frontière nord, épouse notre Aquitaine nouvelle?... Ces noms comme autant de repères, ces mots qui témoignent d'une culture, il faut les avoir présents à l'esprit pour que le citoyen d'ici s'approprie un si grand espace, lui trouve une manière d'identité, comme le socle d'un ensemble qui va devoir désormais s'inventer et partager un avenir au sein de la république et d'une Europe dont il sera, aussi, avec la Bretagne la fenêtre atlantique. C'est, en effet, une vraie chance qui s'offre à cette grande région d'être un des territoires les plus prospères grâce à la diversité de son économie, à l'attractivité de la métropole bordelaise, à son potentiel universitaire qui ne saurait exclure ceux de Poitiers et la Rochelle et, bien entendu, celui de Pau et des Pays de l'Adour. Une Aquitaine nouvelle ouverte au monde, ce que lui autorise à la fois sa situation géographique, sa façade maritime, les activités qui lui sont liées, les ports, la plaisance et ses entreprises de pointe à La Rochelle comme à Bordeaux, ses vignobles qui, chacun à sa façon, sont comme des phares, à l'industrie aéronautique, à une agriculture qui a fait le choix de la qualité, au formidable potentiel touristique enfin qui n'est pas le moindre des atouts, à l'heure où le monde entier voyage. Le littoral, la montagne, des vallées fertiles, le plus grand massif forestier d'Europe, une gamme de paysages résolument attractifs, le berceau de la préhistoire sont des atouts considérables pour peu que l'on sache mettre en commun les savoirs et les moyens.A grande région un grand projet est nécessaire. Son enjeu porte un nom : le développement économique qui doit, ici, porter la marque de la qualité et s'inscrire dans la durée à l'heure où le réchauffement climatique, plus que jamais, tous, nous oblige.Pour qu'aqui.fr continue de vous informer, soutenez nous en participant à notre opération de crowdfunding 
Joël Auberthttp://www.aqui.fr/edito/laquitaine,11285.html

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