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PÉRINATALITÉ en ALGÉRIE : un manque de collaboration… aux conséquences parfois dramatiques – Santé Sud

Publié le 23 décembre 2014 par Santelog @santelog

PÉRINATALITÉ en ALGÉRIE : un manque de collaboration… aux conséquences parfois dramatiques – Santé Sud« Par la fenêtre de la salle de réanimation entrouverte, chatoient les derniers rayons de juillet. Accablée par la chaleur, une sage-femme, seule, essaie de réanimer trois nouveau-nés, en espérant que le pédiatre réanimateur arrive enfin. L’obstétricien l’a prévenu il y a 5 minutes, juste après l’accouchement. Bien trop tard pour qu’il puisse anticiper. Une goutte perle sur sa joue. De sueur, de rage, de chagrin… elle pense à son neveu de trois ans, qui passera sa vie dans un fauteuil parce qu’il a manqué d’air à sa naissance. Déjà, la plus petite a cessé de bouger. Pourvu qu’il arrive… » 

Le programme 10.000 nouveau-nés

Santé Sud poursuit sa longue bataille pour sensibiliser les professionnels médicaux et psycho-sociaux à l’importance du dépistage précoce des troubles de la petite enfance et d’une prise en charge pluridisciplinaire avant, pendant et après l’accouchement.
L’objectif ? Réduire la mortalité néonatale, bien sûr, mais aussi prévenir la survenue de handicaps évitables et diminuer l’impact des troubles divers par un diagnostic rapide et une prise en charge adaptée.
Au programme, formations sur la continuité dans le parcours de soin de la mère et de l’enfant auprès de 250 professionnels de la wilaya d’Alger, séminaires professionnels, renforcement de la guidance parentale (notamment le parcours coordonné, les groupes de parole…), sensibilisation de 100.000 familles aux signes d’alerte nécessitant une consultation et plaidoyer.
Avec quelque 10.000 nouveau-nés présentés aux consultations post natales dans les CHU d’Alger, l’impact devrait être important !

PÉRINATALITÉ en ALGÉRIE : un manque de collaboration… aux conséquences parfois dramatiques – Santé SudMortalité des nouveau-nés, handicaps moteurs ou cognitifs, encéphalopathies graves, épilepsie, troubles de l’apprentissage… autant de conséquences fréquentes des asphyxies périnatales dans les maternités algériennes qui pourraient pourtant être évitées, simplement si les professionnels collaboraient davantage entre eux. Histoire d’un programme conçu par des Algériens qui accueillent des enfants handicapés au quotidien et qui ont fait de l’interdisciplinarité leur cheval de bataille pour prévenir les troubles de la petite enfance.
Christophe Milési, pédiatre réanimateur, a effectué diverses formations avec Santé Sud en Palestine, en Mauritanie et bien sûr en Algérie… Il y constate une situation analogue mais aussi un grand espoir puisque « la pression des parents, de plus en plus connectés, qui dénoncent le taux de mortalité et de handicap anormalement élevé, pousse les professionnels au changement… D’autant qu’un nombre grandissant de femmes – donc de mères – s’investissent dans les professions médicales ». Il pointe également les problèmes liés à la gestion de la douleur et à l’attachement mère-enfant, notamment avec un très faible taux d’allaitement.

POUVOIR EN PARLER
Pour sa part, Monique Brillaux, pédo-psychiatre et référente programme pour Santé Sud depuis une dizaine d’années, souligne « l’absence d’obligation des professionnels de poursuivre une formation continue après leur diplôme », d’où l’importance de l’action de Santé Sud. Lors de la conception du projet, elle a d’ailleurs insisté sur un programme où toutes les professions seraient rassemblées dans un même cursus, dispensé par un trinôme pluridisciplinaire. Outre le volet gynécopédiatrique, d’autres aspects comme le diagnostic précoce, qui permet d’optimaliser les chances de développement de l’enfant, ou bien l’annonce du diagnostic de handicap, qui constitue le début de l’accompagnement des familles, sont capitaux. « Pour les rares parents qui ont la chance qu’on leur donne un diagnostic précoce, quand on leur annonce sans précaution aucune que leur enfant est infirme moteur cérébral (la conséquence la plus fréquente de l’anoxie néonatale) ou trisomique, sans soutien psychologique ni référence, les parents sombrent souvent dans la dépression. » Outre des formations au diagnostic précoce, elle travaille sur la question des groupes de parole, non seulement auprès des parents, mais aussi des soignants. « Une chef de service a dit : tu ne peux pas imaginer ce que ça fait de pouvoir enfin parler ! »

Julie Bégin

Santé Sud poursuit le long combat pour l’amélioration des soins périnataux et le dépistage précoce des troubles en Algérie. Découvrez ou retrouvez le programme de notre association, les témoignages des bénéficiaires ainsi que les portraits de nos partenaires dans votre nouveau Santé Sud Infos « Ensemble… pour prévenir le handicap en Algérie », disponible en ligne !

Source Santé Sudunnamed
Association de Solidarité Internationale Santé Sud
200, bd National, Le Gyptis II, Bât. N, 13003 Marseille, France
Tél : 04 91 95 63 45   Fax : 04 91 95 68 05
[email protected] – www.santesud.org

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