- Le symbolisme du perroquet

Publié le 27 décembre 2014 par Albrecht

Le perroquet est un exemple parfait de symbole à deux faces, selon qu’il se situe dans un contexte profane ou dans un contexte sacré. (pour plus de détails voir Mémoire en Temps Advenir: Hommage À Théo Venckeleer p 187 et suivantes)


Face  Hide : un sacré gaillard !

« Comme le dit Aristote, il boit volontiers du vin, et est un oiseau excessivement luxurieux » (« ut dicit Aristoteles, vinum libenter bibit, et est avis luxuriosa nimium » ) Thomas de Cantimpré, dominicain  mort en 1270

« …semblant tantôt joyeux, tantôt triste, en simulant les gestes des amants, il semble avoir envie de copuler » (« et nunc laetanti similis, nunc delenti, gestus amantis praetendens, coïtum appetere videtur »)  Alexandre Neckham, mort en 1247

Le Jardin d’amour
1465, Maître E.S.

Cette réputation lui permet de figurer au dessus de deux des couples du Jardin d’Amour : celui de droite qui échange un billet doux au dessus d’une bourse particulièrement évidente et celui du centre  qui joue aux échecs, métaphore du combat amoureux. Un pigeon,  symbole d’amour fidèle, surplombe le couple de gauche où la jeune  femme admire un collier, tandis que le jeune homme exhibe une longue dague entre ses cuisses. Un dernier symbole à plumes, la chouette, tente de faire croire que la sagesse inspire tous ces jeux.


Face  Jekyll : un petit Ange !

Dans un contexte religieux, le perroquet est un symbole de l’Immaculée Conception.

Conrad de Wurtsbourg (mort en 1287) en donne une première raison : c’est un oiseau très propre et son plumage vert, jamais mouillé, est comparable à Marie, jamais touchée par le péché. Car les péchés roulent sur elle comme les gouttes d’eau sur son  plumage. (Wilhem Molsdorf, Christliche Symbolil der mittelaterlichn Kunst, Leipzig, Hieseramnn 1926, p 148 et 217)

Mais pour la plupart des auteurs de traités zoologiques du Moyen Age, c’est parce que le perroquet était capable de prononcer le mot AVE, ce qui  l’apparentait à l’Ange Gabriel, dont la  Parole « Ave Maria » a déclenché la conception miraculeuse de Marie.