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Être radical

Publié le 30 décembre 2014 par Jean-Emmanuel Ducoin
En 2015, soyons radicalement combatif ! Car ils ne manquent pas, ces combats à mener, pour s’agrandir, pour se hisser, pour travailler à un réel changement.  La ''une'' de l'Humanité du 31 décembre, réalisée spécialement pour nos lecteurs par l’artiste Bruce Clarke, résume assez bien ce que pensent et ce que sont les équipes de l’Humanité avant le passage à la nouvelle année et l’esprit rituel des vœux et des souhaits, les meilleurs possibles et envisageables, qui l’accompagne. Par les temps qui courent, avec la peur du lendemain et l’à-venir qui tiraille, une expression, une seule, en effet, pourrait nous déchiffrer au plus juste par sa nécessité et son exigence: «Être radical». Oui, radicalement combatif! Face à la rage de destructions sociales, face à un capitalisme qui ne répand qu’inégalités et pauvretés, face aux divisions, aux haines, aux intégrismes de toutes natures, face aux extrêmes droites néofascisantes, le «combat» redevient l’un des plus beaux mots de la langue française.
Car ils ne manquent pas, ces combats à mener, pour s’agrandir, pour se hisser, pour travailler à un réel changement, alors que tout est mis en œuvre pour décrédibiliser les idées d’alternatives et de transformations, et par-là même enfoncer ce à quoi nous croyons collectivement: le progrès social et la solidarité, en somme l’idéal de l’Humanité cher à notre fondateur, Jean Jaurès.
Que dira François Hollande ce soir, lors de ses vœux aux Français? Beaucoup d’entre vous s’en moquent, à raison, car les options libérales et les politiques d’austérité qui en découlent ne seront pas stoppées. Le chef de l’État restera dans l’infidélité de la gauche la plus blessante qui soit, la petite fabrique minable du désenchantement et du désespoir. Alors? Pour tous ceux qui ne renoncent pas à la gauche, la vraie, il importe que l’année 2015 soit une année de combats permanents, de résistance absolue. Par exemple, il faudra aider les Grecs dans leur refondation politique contre les logiques austéritaires, car les pressions qu’ils subissent déjà sont à la mesure de l’enjeu: la Grèce peut devenir le premier domino qui tombe. Rien n’est impossible, si nous refusons d’abandonner l’utopie créatrice à un continent de nulle part où se perdraient la construction citoyenne et le pouvoir des peuples. Si c’est ça, «être radical», soyons-le franchement.
 [EDITORIAL publié dans l’Humanité du 31 janvier 2014.]

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