Chronique des arbres en allés

Voilà.

L’année s’achève, dernière visite dans les Jardins de la Fontaine.

Les couleurs sont en mode hiver, pour la plupart ; m’attirent les notes chaudes du faux hou, d’une valériane attardée ou des grappes de baies d’un palmier près de la source. Pour le reste il y a le bleu du ciel, les nuances infinies du vert et les teintes sombres des troncs et des des ombres.

Près de la bâtisse des jardiniers qu’on appelle le Mas Rouge, bordant la grande allée qui conduit vers une des portes des Jardins, je vois l’absent. Un grand pin a disparu, le pin numéro 100, couché peut-être par les vents fous qui ont tant remué les ramures, ces jours-ci. Le tronc scié à ras montre un vortex régulier qui pour les spécialistes raconterait précisément la vie de l’arbre. Je l’avais déjà photographié, ce pin numéro 100, il donnait avec ses voisins, tous inclinés vers les bancs de l’allée, une note italienne à cette promenade. Il faudrait faire une chronique des grands arbres en allés, j‘en compte hélas beaucoup dans ces Jardins, depuis que je les hante. Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse, dit un proverbe africain. Encore faut-il l’entendre ! Ce qui touche n’est pas le bruit de cette chute mais le vide laissé par ce départ, vide qui ne se comblera que lentement, très lentement, au rythme lent de la forêt qui pousse.

Voilà, l’année s’achève, bonne année photographique, mon expo « Jardin Public » est toujours accrochée aux cimaises, elle fait encore parler d’elle et donc des Jardins de la Fontaine. Une autre expo murit, celle du peuple des poissons que je vais depuis peu « pêcher » en fin de promenade.

Demain 2015 arrive, il sera temps de se souhaiter le meilleur parce qu’on le vaut bien…

Le pin numéro 100, en juillet, derrière la personne assise sur le banc.