Quelle est la logique de cette campagne de presse en faveur du travail du dimanche, sachant qu’il s’agira pour les enseignes de grignoter des parts de marché au détriment des autres, mais à condition que la concurrence ne puisse pas suivre, et que les salariés n’obtiennent pas trop de compensations. Sinon, on aboutira à un match nul, où tout le monde travaillera le dimanche, mais ne pourra plus y faire ses courses. Le coût du travail aura été enchéri pour le commerce, personne n’aura plus d’avantage relatif, et aucun pouvoir d’achat supplémentaire ne permettra de vendre plus. Le travail du dimanche ne peut fonctionner que dans un système de concurrence imparfaite, où certains pourront acquérir cette position favorable, parce que les autres ne le pourront pas.
C’est donc une fausse question, et on pourrait la retourner en disant qu’il faudrait que tous les salariés bénéficient d’un week-end de trois jours, qui permettrait au passage de respecter le jour de repos de chacune des religions du livre, et étalerait les achats sur le samedi et le vendredi, au lieu du seul samedi. Du coup, la question du travail du dimanche serait complètement dépassée.
