Magazine Côté Femmes

Plaidoyer collaboratif entre avocats et médiateurs

Publié le 27 mai 2008 par Dominique Foucart

Ceux qui me connaissent savent que j’apprécie particulièrement de pouvoir travailler comme médiateur non juriste avec les conseils des différentes parties qui m’offrent leur conflit en cadeau. Victoria Pynchon publie aujourd’hui sur son blog un article remarquable “In praise of Non-Lawyer Mediators” qui souligne bien quelques uns des points clés dans la relation entre le médiateur, l’avocat, les parties, la justice et l’intérêt…

Cet article relativement long mérite une lecture attentive, vous pouvez tenter une lecture traduite en français à travers ce lien, mais rien ne vaut bien entendu la version originale. Je soulignerai cependant les points principaux adressés par Victoria.

  • les avocats n’ont créé ni “la Loi”, ni “la Justice”; ils se contentent de “gérer” et de faire appliquer “la Loi” en espérant que cela permette d’obtenir “la Justice”. Dans le droit anglo-saxon en général, et dans nos procès d’assise en particuliers, la loi suprême est rendue… par 12 “non-avocats” !
  • La médiation évaluative des positions, qui se base sur une recherche d’arbitrage entre des positions initiales des parties peut fonctionner pour résoudre des situations simples basées sur des situations où seuls les chiffres sont en jeu, mais la plupart des conflits impliquent une dimension émotionnelle qui ne se satisfait pas d’une telle approche;
  • l’histoire que le client raconte à son avocat, c’est celle de l’injustice, mais celui-ci doit lui répondre par la voie (la voix?) du droit; c’est ici que la médiation facilitatrice centrée sur l’intérêt des parties peut aider à une résolution du conflit;
  • bien souvent, il faudra pour le client comme pour son “adversaire” conserver des relations dans le futur, soit parce que des tiers restent dépendants d’eux (le cas des enfants mineurs en médiation conjugale et des voisins en médiation civile), soit parce que leurs intérêts communs restent considérables (le cas des partenaires privilégiés ou des fournisseurs/clients exclusifs en médiation commerciale), et dans ce domaine, la place du droit devient totalement accessoire;
  • la place de l’avocat reste essentielle comme coach du client dans sa recherche d’une solution praticable, et c’est bien la créativité de son propre client, suscitée par le travail du médiateur, qui devient le principal défi auquel le juriste doit faire face.

La dernière phrase de l’article de Victoria Pynchon est en soi une réflexion éclairante: “Et puis, au bout du compte, [la médiation] revient surtout à une question d’équité — à trouver une solution qui semblerait raisonnable à — tiens, tiens comme c’est amusant! — douze décideurs non juristes !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dominique Foucart 26 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte