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Belgique - RDC: Changement de ton ?

Publié le 27 mai 2008 par Dominique Foucart

Les récents développements dans les relations diplomatiques entre la Belgique et son ancienne colonie ont pris aujourd’hui une nouvelle tournure. Après les déclarations publiques de notre Ministre des Affaires Etrangères sur la corruption du système politique congolais, c’est maintenant le Premier Ministre qui entre en scène…

Fondamentalement, ce n’est pas cette entrée en scène d’Yves Leterme qui marque un changement d’approche. Ce sont plutôt deux éléments qui apparaissent dans les communiqués comme “accessoires” qui donnent peut-être une chance à cette nouvelle approche d’aider à résoudre le conflit.

Le premier élément est la décision de ne pas dévoiler publiquement l’agenda de la discussion. En informant la presse de ce qu’il allait prendre contact avec le gouvernement congolais pour tenter de résoudre le conflit sans pour autant donner à l’avance les éléments sur lesquelles porteront la discussion Monsieur Leterme ménage un espace suffisant pour permettre aux deux parties de dialoguer.

Plus symbolique sans doute est le discours d’Yves Leterme à la presse dans lequel il précise que si il ne donne pas d’explication sur le contenu des discussions qu’il veut avoir avec les autorités congolaises, c’est pour préserver la discrétion qui sied à des négociations diplomatiques. Sans avoir explicitement désavoué son Ministre des Affaires Etrangères, il pointe ainsi indirectement du doigt l’erreur fondamentale faite par Monsieur De Gucht: porter une critique ouverte d’un régime politique alors même que l’on est chef de la diplomatie d’un des pays les plus impliqué dans ce régime. En même temps, on a entendu Charles Michel faire lui aussi un pas en arrière, en expliquant qu’en effet il y a un problème de corruption au Congo, mais que celui-ci doit être traité “entre quatre yeux”.

Tout cela permettra peut-être de remettre chacun dans son rôle, de ré-équilibrer le système pour lui permettre de relancer le dialogue et donc les chances de succès. La Belgique accueille déjà une bonne partie de l’opposition congolaise et lui laisse prendre la parole; dans le même temps, sa diplomatie traite dans la discrétion les questions qui dérangent et joue dès lors un vrai rôle de médiateur. Perdre l’opportunité de jouer ce rôle de médiateur serait regrettable. Nous sommes bien trop faible que pour pouvoir briguer un rôle d’influence publique sur notre ancienne colonie, et le peuple congolais comme nous-même avons tout à perdre à une confrontation.


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