Magazine Culture

Critiques Séries : Getting On (US). Saison 2. BILAN.

Publié le 04 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Getting On (US) // Saison 2. 6 épisodes.
BILAN


Getting On est une de ces excellentes comédies dont personne ne parle à défaut. En effet, après une première saison plutôt solide en son genre, Getting On était de retour pour une seconde saison contre toute attente. C’est contre toute attente car les audiences de la première saison n’étaient pas exceptionnelles mais je dois avouer que je ne regrette pas du tout d’avoir suivi la première saison et encore moins la seconde, encore plus drôle, plus fun, plus étrange mais encore plus fascinante. Car pour le coup, Getting On est une comédie qui n’a de cesse de parler de choses assez sérieuses et graves mais avec un ton si cocasse. C’est de la pure comédie noire, les dialogues sont alors tous savamment écrits afin de se moquer de choses graves tout en créant malgré tout un univers un peu émotionnel car l’on ne peut pas faire autrement. De toute façon ce serait bête de ne pas jouer la carte de l’émotion. On retrouve énormément de HBO dans la comédie de Mark V. Olsen et Will Scheffer qui ont réalisé l’adaptation américaine de cette série de BBC Four. C’est une série qui cherche à nous montrer ce que c’est de revêtir ses habits de travail tous les jours et de travailler sous tout un tas de choses finalement futiles, surtout dans le monde médical et c’est là que l’hôpital prend son sens et que c’est un terrain de jeu merveilleux.

Je ne pense pas qu’il aurait été aussi intéressant de faire une telle comédie dans un autre univers que celui-ci. Il y a déjà dans un hôpital toute une ambiance que la série reprend à sa sauce avec des personnages emblématiques et forts, mais aussi un univers décapant qui fonctionne très bien. Les femmes et les hommes du service de soins intensifs du Mt. Palms Hospital sont là pour se battre contre la bureaucratie (ils n’en ont rien à faire des règles et au fond le but de Getting On n’est pas de nous démontrer qu’ils sont en train de sauver des patients car les patients ne sont pas ce qu’il y a de plus intéressants, ce ne sont que des accessoires dans l’humour décapant de la série), contre le matériel médical défectueux (et l’épisode 3 est parfait pour ce genre de chose), les limites de la médecine moderne (et le fait de baisser les bras avant de trouver une idée), etc. J’aime bien la façon dont on ne cherche pas à nous éblouir par la médecine moderne comme ont pu le faire des tas des séries médicales. On ne veut pas nous montrer que tout est simple car dans les hôpitaux rien n’est simple. L’équipement coûte extrêmement cher et forcément, ce n’est pas facile d’être à la pointe et même quand on tente de l’être, ce n’est pas facile non plus. Le but de Getting On est de faire justement tout ça, de nous démontrer qu’au fond ce n’est pas facile et qu’il n’y a peut-être pas de façon de faire les choses autrement.

La première saison de Getting On s’améliorait d’épisodes en épisodes et c’est un peu ce que je vis aussi avec la seconde saison qui s’est elle aussi améliorée avec quelques épisodes brillants ici et là. Globalement c’est une très bonne saison 2, surtout quand l’on voit à quel point les personnages sont tous très bien utilisés et que l’univers même de Getting On est toujours mis en valeur. La série veut s’amuser et nous aussi par la même occasion. C’est tout ce dont on pouvait rêver en somme et c’est pile poil ce que j’attendais de la part de cette comédie. La série permet aussi aux personnages que l’on connaît (et que l’on a connu) de revenir. Je pense bien évidemment à Alex Borstein sous les traits de Dawn, une infirmière assez instable, Mel Rodriguez sous les traits de Patsy, potentiellement gay qui joue avec l’affection de Dawn et qui n’a finalement pas de grand intérêt pour les autres, Laurie Metcalf sous les traits du Dr. James, ambitieuse qui utilise ses patients comme des sujets de recherche pour des articles et de publications médicales, Niecy Nash sous les traits de Didi qui tente de travailler dure afin de gagner suffisamment d’argent pour prendre soin de sa famille. C’est même finalement le personnage qui prouve la condition sociale des infirmières et le fait que travailler dans un hôpital ne fait pas de nous des millionnaires.

Bien au contraire, on est tout aussi maltraité par le système et c’est toutes ces choses que Getting On cherche à mettre en avant. Cela fonctionne très bien car il y a énormément de subtilités dans cette série qui cherchent à aller un peu plus loin que le reste. J’aurais peut-être apprécié qu’ils creusent encore un peu plus les folies de chacun(e)s mais cela aurait été tomber dans le burlesque et Getting On tombe parfois là dedans. Ce n’est pas un reproche que je fais à la série étant donné que justement c’est une série très étrange mais dans le très bon sens du terme. Les deux premiers épisodes de la saison sont là avant tout pour nous remettre dans le bain de la série, nous permettre de retrouver l’univers, les personnages et petit à petit l’humour pointe son nez sans discrétion et le tout devient ainsi encore plus jouissif que l’on aurait pu le penser. C’est un choix judicieux que de faire reprendre les choses de la série de façon aussi sereine et efficace. Je ne m’y attendais pas nécessairement mais c’est brillant. La saison 2 de Getting On est donc tout simplement parfaite, va au delà de mes attentes et créée de l’humour presque original et complètement différent de ce que l’on a pour habitude de voir en télévision. Il y a au delà de ça quelque chose de très social là dedans, très proche des gens et des téléspectateurs avec un grain proche de ce que HBO peut faire avec les femmes (Girls), les gays (Looking) et toutes ces séries différentes qui offrent un regard âpre sur la société tout en gardant une certaine forme d’humour derrière car ce serait dommage de ne pas faire rire non plus.

Peut-on rire de tout ? Oui. Même dans un hôpital ? Oui. Rien que pour la scène finale de la saison et ce pétage de plombs dans les règles je pense que Getting On mérite amplement que vous vous penchiez sur son cas si ce n’est pas déjà fait. Je ne peux qu’encourager HBO à renouveler la série pour une saison 3 (et je ne vois pas comment cela ne pourrait pas arriver étant donné que la série est stable en termes d’audiences et que malgré le fait qu’elle n’est pas aidée par son lead-in - The Comeback - elle arrive à faire mieux que Lisa Kudrow… légèrement mais mieux tout de même).

Note : 8.5/10. En bref, une seconde saison brillante du début à la fin, oscillant toujours entre l’étrange et la comédie sociale bien construite.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog