Magazine Médias

(US) Mozart in the jungle, saison 1 : la musique classique dans tous ses états

Publié le 04 janvier 2015 par Myteleisrich @myteleisrich

vlcsnap-2015-01-01-19h55m22s231_zps02d4d3ac.jpg

Ouvrons 2015 en musique ! Plus précisément, ouvrons l'année au rythme d'un air de musique classique qui résonnera durablement dans vos oreilles après la fin d'un épisode. C'est en effet dans les coulisses d'un grand orchestre New Yorkais que nous plonge Mozart in the Jungle, dernière série née d'Amazon (après Transparent cet automne), dont les 10 épisodes de la première saison ont été mis en ligne juste avant les fêtes de fin d'année. Adaptant pour le petit écran les mémoires de Blair Tindall, une hautboïste ayant notamment joué au sein de l'orchestre philharmonique de New York, la fiction nous plonge dans la préparation mouvementée de la saison de concerts à venir, pour laquelle la direction décide d'embaucher un nouveau chef d'orchestre, génie incontrôlable, Rodrigo. 

De la déjantée série japonaise Nodame Cantabile à l'attachante sud-coréenne Beethoven Virus, l'univers de la musique classique a déjà été exploré à plusieurs reprises par le petit écran (avec, pour trait commun, cette invariable fascination pour la figure du chef d'orchestre). L'approche de l'américaine Mozart in the Jungle, visant à dévoiler les coulisses d'une grande institution culturelle, rappellera cependant sans doute plus au téléspectateur occidental la démarche adoptée par la brillante -et savoureuse- série canadienne Slings & Arrows qui nous avait immergé dans le milieu du théâtre durant trois saisons (série injustement méconnue et pourtant incontournable, recommandée à tout sériephile). Mozart in the Jungle n'a certainement pas sa richesse d'écriture, mais elle n'en est pas moins d'un visionnage fort sympathique.

vlcsnap-2015-01-01-20h33m49s236_zps53da6fa0.jpg

Si Mozart in the Jungle bénéficie de l'originalité de l'univers mis en scène -les dessous d'un grand orchestre-, elle entreprend d'y transposer des ficelles narratives très familières. La clé d'entrée du téléspectateur dans ce milieu musical est une jeune hautboïste, Hailey, venue lancer sa carrière à New York et dont le rêve est d'intégrer une telle institution. Une chance va lui être donnée par Rodrigo, opportunité qu'elle ne va cependant pas concrétiser aisément. Si le duo formé par l'apprentie et le chef d'orchestre occupe une place centrale dans la narration, Mozart in the Jungle opte opportunément pour une approche plutôt chorale, s'attachant à différentes figures qui lui permettent d'explorer diverses facettes : l'ancien maestro poussé par la sortie mais qui ne peut s'y résoudre, la belle violoncelliste servant de mentor à Hailey, la directrice de l'institution qui s'efforce tant bien que mal d'équilibrer les comptes et de faire entrer l'orchestre à l'ère de la communication moderne, ou encore un syndicaliste toujours prompt à rappeler les pauses dues durant les répétitions... Chacun suit une partition connue ; et cela donne des relations, et des développements, relativement convenus -oscillant entre solidarité, concurrence, voire attirance. Mais la série peut s'appuyer sur un solide sens du dialogue, et des rapports entre les personnages qui restent toujours très dynamiques. On s'attache facilement à cet ensemble. Et si l'écriture manque parfois de consistance, elle a néanmoins le mérite de savoir ne pas précipiter les choses, tout en revendiquant une légèreté appréciable.

En dix épisodes, Mozart in the Jungle se montrera inégale, avec des instants de grâce, mais aussi quelques flottements -vite balayés par un rythme rapide qui ne faiblit jamais. La série n'oublie pas que son principal atout demeure le cadre musical qu'elle porte à l'écran : le charme opère justement lorsqu'elle l'exploite pleinement. La fiction s'affirme dès qu'elle se laisse entraîner sur la pente de la passion musicale -communicative- de ses protagonistes. Elle devient alors une œuvre pétillante et savoureuse, s'affranchissant et dépassant la construction relativement banale de son scénario. Par intermittence, un petit grain de folie surgit même ; la série se fait plus décalée et se savoure sans modération. Dans cette optique, c'est logiquement la figure incontrôlable de Rodrigo qui concentre, avec une flamboyance assumée, ces éclats. Le personnage déborde d'une énergie qui rallie le téléspectateur à ses différents élans plus ou moins maîtrisés. Son interprète, Gael Garcia Bernal, s'en donne d'ailleurs à cœur joie, surjouant ce génie enthousiaste incompris, qui n'a pas son pareil pour entraîner tous ceux qui l'entourent. Enfin, pour happer le téléspectateur, la bande-son joue parfaitement son rôle. Destinés à accompagner et à marquer une atmosphère qui revendique un mélange confus de légèreté et de passion, les morceaux sont bien choisis. Et la musique classique retentira même parfois dans des lieux inattendus, à l'image du concert improvisé en plein air lors de l'épisode 6.

vlcsnap-2014-12-31-17h09m18s182_zps34e7d3f0.jpg

vlcsnap-2015-01-01-20h35m42s109_zpsa0f951b2.jpg

vlcsnap-2015-01-01-20h13m02s76_zps1bb6781d.jpg

Mozart in the Jungle est dans l'ensemble une série plaisante à visionner. Divertissante, souvent légère, pétillante même, c'est une fiction assez calibrée qui, par-delà les inégalités de son récit, sait aussi réussir, à partir d'un tel sujet, quelques belles fulgurances qui sont à saluer. Le charme opère sans peine grâce à sa mise en scène d'un souffle de passion musicale qu'elle a communicative, un souffle entraînant qui touche et emporte le téléspectateur aux côtés des protagonistes. Si la série a certaines limites, elle n'en offre donc pas moins un visionnage sympathique. Avis aux curieux !


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Myteleisrich 787 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte