Magazine Côté Femmes

Pamphlétaire du XXIè siècle…

Publié le 07 janvier 2015 par La Fille Aux Chaussures

Houellebecq

Que l’on soit clair, je n’ai pas encore lu le dernier livre de Michel Houellebecq, lequel sort aujourd’hui. Et pourtant, je me gausse depuis quelques jours de ce que j’entends et lis de ci, de là (je crois que la palme a été emportée pour le coup par Ali Baddou, au comble du ridicule : la vidéo est visible ici). Ces mêmes personnes qui semblent horrifiées par un livre traitant de l’islamophobie, faisaient nettement moins de bruit lorsque Trierweiler publiait son torchon, hautement plus dangereux pour ma part, quant à l’image des valeurs républicaines. On ne les entendait pas non plus lorsque Céline était « sanctifié » par son entrée à La Pléiade : le traitement de l’islam par Houellebecq, semble bien « gentillet » en comparaison au marais fétide de l’antisémitisme de cet écrivain français jugé comme étant majeur.

Michel Houellebecq, on le sait, notamment depuis la sortie de « Plateforme » où certains l’accusaient de faire le prosélytisme du tourisme sexuel, est un provocateur, un agitateur. Et dans cette société toujours plus attirée par le bas, dans laquelle la « Culture » semble être un gros mot, et bien, je trouve que l’écrivain nous fait là un bien fou.

Michel Houellebecq, en plus de ses écrits, dont la qualité ne peut être reniée par personne (Prix Goncourt en 2010 pour « La Carte et le Territoire« ), est un génie du marketing. Alors même que le tout numérique règne absolument partout et sur tout, l’écrivain arrive avec quelques feuilles de papier, à occuper l’espace médiatique un peu partout dans le monde (et oui, même les Etats-Unis en parle). Il est invité au JT de France 2 (pouvez-vous me citer un autre écrivain à qui cela est arrivé?), fait le tour de toutes les émissions. Bref, on ne parle que de lui.

Mais de quoi traite le livre? L’écrivain imagine l’accession à l’Elysée en 2022, d’un leader musulman modéré. Michel Houellebecq s’interroge sur le sentiment religieux dans les sociétés occidentales. Une satire politique qui semble plutôt efficace à en croire les critiques majoritairement élogieuses mais aussi… hautement dérangeante. Houellebecq ne fait pourtant ici que poursuivre sa froide méditation, engagée de longue date, sur le désenchantement du monde occidental. Captant une anxiété diffuse de la modernité et de notre temps, dont il dresse le constat avec une efficacité, une absence de nostalgie confondantes.

Voilà, ce n’est qu’un livre.

Comme quoi, en 2015, certaines écrits peuvent encore déranger la bonne morale, le politiquement correct mais surtout, réveiller, peut-être, la mauvaise conscience de certains…

« Prendre les faits dans la nature, puis étudier le mécanisme des faits, en agissant sur eux par les modifications des circonstances et des milieux, (…) pour arriver à la connaissance complète d’une vérité », écrivait Zola, définissant le naturalisme littéraire.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


La Fille Aux Chaussures 4186 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines