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Des écoles de management organisent un cycle de débats sur RADIO CLASSIQUE ayant pour thème : le SENS DU MANAGEMENT.

Publié le 27 mai 2008 par Levidepoches

lu dans Les Échos

Elles organisent un cycle de débats diffusés sur Radio Classique. Une opération initiée par Audencia, avec le soutien de l'Institut de l'entreprise et des « Echos ».

Un grand chef d'entreprise et un intellectuel de premier plan - philosophe, sociologue, historien : le duo peut surprendre. Ces deux profils n'ont pas si souvent l'occasion de dialoguer, et leurs préoccupations comme leurs modes de fonctionnement, a priori, les éloignent l'un de l'autre. C'est pourtant ce duo que vont réunir 6 grandes écoles - 3 de gestion (Audencia Nantes, Essec et Inseec) et 3 d'ingénieurs (Centrale Paris, HEI à Lille et Insa Lyon), dans le cadre d'un cycle de débats intitulé « Le sens du management », en partenariat avec l'Institut de l'entreprise et « Les Echos », et diffusé sur Radio Classique. Une opération lancée en 2006 par Audencia Nantes, et qui redémarre aujourd'hui avec les même partenaires - mais sur des bases plus larges. Le premier de ces débats associe aujourd'hui Louis Schweitzer, président de la Halde (1) et président du conseil d'administration de Renault, et le sociologue Robert Castel, professeur à l'Ehess (2). Thème retenu : la diversité dans les organisations.

« Nous sommes partis du constat que l'enseignement du management ne pouvait se réduire à la transmission d'outils et de techniques, mais qu'il fallait permettre aux futurs managers de prendre de la hauteur et d'intégrer dans leur champ de vision les grandes interrogations qui traversent la société, explique Jean-Philippe Muller, directeur de la stratégie et du développement d'Audencia. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous insistons, depuis des années, à l'école, sur la culture générale. » L'opération permettra ainsi aux élèves d'approfondir leur réflexion sur des sujets comme l'éthique du dirigeant, sa responsabilité « sociétale », le développement durable...

« La philosophie et le management sont complémentaires, souligne pour sa part le philosophe André Comte-Sponville, qui avait inauguré la série en compagnie de Bertrand Collomb, président du conseil d'administration de Lafarge. « Le rôle de l'entreprise est, certes, de créer de la richesse, mais elle ne doit pas pour autant s'exonérer de toute réflexion et de toute responsabilité. Même s'ils sont accaparés par le court terme et la dictature du concret, les managers éprouvent aussi la nécessité de trouver un sens à leur action. Et le philosophe, même s'il ne connaît rien à l'entreprise, sait qu'il a besoin d'elle pour vivre. Chacun d'eux a besoin de l'autre. »

Culture générale au programme

Certes, de nombreuses écoles s'intéressent à la culture générale et la mettent volontiers à leur programme. Sous des formes variées : conférences, cours électifs, vie associative... Mais l'initiative, cette fois, va plus loin. D'abord, parce qu'elle fait appel à des personnalités de tout premier plan : Michel Pébereau, Pierre Rosanvallon, Bertrand Collomb, Luc Ferry, entre autres, ont ainsi pris part à la première série de débats, sur le campus d'Audencia. Ensuite, les échanges se dérouleront cette fois avec la participation d'élèves de 6 écoles, qui auront, avant chaque émission, planché sur le sujet, sous la conduite de leurs professeurs.

L'initiative répond en outre à deux préoccupations très actuelles. D'abord, la « quête de sens » chez les jeunes générations et surtout chez les futurs diplômés. Un besoin que relèvent toutes les études récentes sur ces publics. « Sans doute parce que le monde est plus complexe et qu'ils ressentent certaines inquiétudes, estime Jean-Pierre Boisivon, ancien délégué général de l'Institut de l'entreprise. Les élèves des grandes écoles, en particulier, veulent avoir des perspectives. »

Seconde préoccupation « dans l'air du temps », elle aussi : la nécessité de renouer les fils entre l'entreprise et les jeunes. De montrer que l'entreprise n'est pas le « monstre froid » dépeint parfois, échappant à toute logique autre que celle du profit maximal et à toute morale. Et qu'elle peut au contraire prendre en compte les attentes des jeunes et de l'ensemble de la société. Autrement dit, qu'elle est capable de « faire sens ».

JEAN-CLAUDE LEWANDOWSKI

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