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Je suis Charlie

Publié le 11 janvier 2015 par Tidipadapam

Parce qu'on publie de plus en plus sur les réseaux sociaux de l'éphémère, je remets quelques éléments ici : ils s'inscrivent dans une temporalité plus lente, et vont rester au chaud autant qu'ils le voudront.


Semaine de rentrée de janvier 2015 : lundi mardi : "oui merci, à toi-aussi, et surtout la santé!" Mercredi, jeudi, vendredi : choc, incompréhension, larmes. Mal au bide, mal à la tête. Sommeil de merde, on bouffe n'importe quoi. Samedi : rassemblements, expressions. Dimanche : journée exceptionnelle. Le Monde parle de "la plus grande manifestation de l'histoire. Tranquille.

La semaine prochaine et toutes les autres sont à construire. Ensemble.


Voilà ce qui manquera : un procès pour rappeler les règles, un procès qui rappellerait que le blasphème, c'est de tuer au nom d'un Dieu. Qui rappellerait que pardon, mais on ne tue pas pour le blasphème, quand bien même il y en aurait un.
Un procès qui rappellerait que les dessins sont provocs, oui, même vulgaires des fois, mais qu'ils ne sont jamais seuls dans Charlie, et qu'il faut lire, aussi, pardon, les textes et les éditos qui les entourent, qui sont faits d'humour, de révolte, mais aussi et surtout d'envie de vivre ensemble, d'aimer, de foi en la solidarité, de tolérance. Pas de racisme ni d'incitation à la haine. Et que pardon petits messieurs, mais non la provocation, en rien, ne mérite d'être punie par la mort.
A qui faut-il rappeler que rien ne mérite d'être puni par la mort ? Il y a encore des gens qui en doutent? Oui, il y a l'émotion, la passion, la haine, qui sont des émotions, mais passé 18 mois, l'être humain commence à ne plus être entièrement géré par ses émotions.
Un procès qui aurait montré que ces gars-là étaient juste des connards sans cervelle - mais armés. Parce que pour tuer des gens il faut être un connard sans cervelle, et que non, pas besoin de théorie du complot, car oui, un connard sans cervelle peut garder ses papiers sur lui quand il fait une attaque meurtrière. Parce que ça n'est pas un génie, parce que ça n'est pas qqun de réfléchi, parce que le chemin qu'il a suivi n'est pas celui de la raison. Un procès. Ils ont tirés les premiers, ils savaient ce qui arriverait : ils se sont fait buter. Il n'y a pas plus de paradis que d'enfer pour les accueillir. ils évitent le procès, ils évitent la prison à perpétuité, ils évitent de payer leur dette, ils évitent que la justice lutte contre les amalgames, mais ça ne sont pas des martyrs. Ce sont juste des connards sans cervelle.


C'est dur d'être aimé par des cons, la bande... par Universcine


Et quand même aussi moi j'hésite à l'écrire depuis le début parce qu'il ne faut pas que ce soit contagieux.

Mais moi en vrai je ne suis pas Charlie.

Je suis triste.

Mais il ne faut pas que ce soit contagieux - de toutes façons on l'est tous déjà.
Et ça n'est pas grave :
parce que c'est normal,
parce que ça ne durera pas,
parce que ça reviendra.

Parce que c'est aussi ce qui nous différencie des extrémistes. Ils agissent par pulsions, pas par sentiment (pas par raison non plus).
La tristesse ils ne connaissent pas.
Tant pis pour eux - nous, on reste humains.



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