Le changement est à la mode. C’est même devenu un impératif culturel : toutes les organisations cherchent à évoluer, à intégrer des acteurs du changement, à se former à une approche agile (du moins en théorie).
Dans la pratique, on le sait, les choses ne vont jamais de soi. L’être humain est ainsi fait : au niveau individuel, il est tiraillé entre deux forces, le besoin de nouveauté et son confort. Au niveau collectif, les structures établies freinent l’évolution contraire à leur position. Néanmoins, une chose est sûre : la capacité à créer du changement fait consensus.
Soit. Mais comment on y va ?
Un des enjeux est de faire émerger une nouvelle génération d’acteurs capables de porter les atouts du changement sans (trop) rendre difficile ses handicaps.
L’économie de la contribution est un cadre productif et culturel intéressant à ce titre. Encore faut-il avoir des mécaniciens pour la faire tourner et des musiciens pour la mettre en musique.
Au niveau des jeunes, les choses sont en train de changer. De plus en plus d’étudiants se mettent en mode entrepreneur pendant leur cursus. Simplement, parce qu’ils pensent qu’ils ont déjà du talent, des idées, de l’énergie. Et aussi, parce qu’ils pensent que c’est une formation en soi, riche et précieuse (parfois pensent ils meilleure que la formation qu’ils reçoivent). Cette aventure n’est pas forcément à même de déboucher sur un statut d’entrepreneur à la sortie de leurs études, mais elle permet de les mettre aussi comme des salariés innovants, des intrapreneurs, riches de leur qualité d’explorateurs, d’inventeurs, d’innovateurs.
En parallèle, d’autres étudiants n’hésitent pas à aller aider des startup, sans autre recherche de contribution que leur recherche d’expérimentation, de partage, d’aventure commune. Cette logique de “thank you economy” est évidemment intéressante : elle permet de poser les jalons d’un nouveau paradigme : apprendre, ce n’est pas seulement recevoir, c’est aller chercher les conditions de nouveaux savoirs. C’est créer de l’expérience, de l’originale. Celle qui permet de se réinventer. Ces acteurs généreux d’apparence participent à ce que l’on pourrait appeler une “nouvelle espèce” : celle des leaders contributifs.
Tous les étudiants ne s’inscrivent pas nécessairement dans cette démarche. Mais, l’étudiant entrepreneur comme le leader contributif rendent lisibles une nouvelle catégorie d’étudiants : les “ouvreurs”. Ceux qui dépassent leur peur et s’affranchissent de leur zone de confort, qui partent à la rencontre, des autres comme d’eux-mêmes, et inventent de fait, un nouveau champ des possibles. De quoi rendre possible un Nouveau monde.