Après les nombreuses rumeurs concernant la déclinaison professionnelle du réseau social sur laquelle travaillaient les ingénieurs de Facebook, le projet devient aujourd’hui réalité.
Fidèle à ses habitudes, Facebook poursuit sa stratégie qui vise à monopoliser votre temps passé en ligne à consulter votre fil d’actualité parsemé de statuts, de vidéos, et d’articles de toutes sortes. Comme le souligne ce matin le blogue Wired, le populaire réseau social lance aujourd’hui un service qui saura justifier auprès de vos employeurs ce que vous faites déjà de toute façon : être sur Facebook à votre travail.
Attention, votre patron pourra savoir lorsque vous êtes en train de discuter avec vos collègues ou si vous êtes simplement en train de niaiser sur Facebook.
Nommé Facebook at Work, cette nouvelle proposition fonctionne exactement comme le réseau social actuel, excepté qu’il est réservé aux échanges entre vos collègues de travail, qui peuvent ou non être vos amis. Le bleu omniprésent sur l’interface de Facebook a été remplacé par une palette de couleurs neutres, ce qui signifie que votre patron pourra savoir lorsque vous êtes en train de discuter avec vos collègues (de votre travail, ça va de soi), ou si vous êtes simplement en train de niaiser sur Facebook.
Le reste de l’offre est donc identique à ce que l’on connaît déjà : un fil d’actualité, un moteur de recherche, des groupes, des événements, des messages privés, et des fonctions de partage de photos et de vidéos. Une application indépendante conçue pour Android et iOS sera également en ligne dès aujourd’hui.
À noter que vous devrez vous créer un profil sur Facebook at Work. Ainsi, rien de votre profil actuel ne sera transféré sur le nouveau réseau, et les gens qui n’ont pas de compte Facebook n’auront pas à joindre le réseau social public si leur employeur exige qu’ils intègrent ce service.
Un déploiement réservé qu’à certains partenaires
Pour le moment, Facebook at Work ne sera accessible qu’à une poignée de partenaires, le temps de peaufiner le tout avant de le lancer officiellement plus tard cette année.
Selon l’entreprise, ses employés utilisent déjà Facebook at Work à l’interne depuis des années. «Nous avons constaté que l’utilisation de Facebook comme outil de travail améliore la productivité au quotidien», affirme Lars Rasmussen, directeur de l’ingénierie de Facebook.
Soit, parler à la fois de Facebook et de productivité peut s’avérer un non-sens. Cependant, si Facebook parvient à tirer son épingle du jeu en produisant un outil qui peut concrètement améliorer le rendement des employés d’une entreprise, il y a fort à parier que Facebook at Work intéressera plusieurs employeurs. Bien que l’on pourrait croire que ce succès potentiel viendra augmenter les revenus que Facebook retire de la publicité qui y sera affichée, le Wall Street Journal souligne que le nouveau réseau social sera dépourvu de publicité, et que Facebook ne conservera aucune donnée professionnelle des utilisateurs du service.
Doit-on s’attendre à ce que la version publique de Facebook at Work soit payante lors de son lancement? Facebook misera-t-il sur la gratuité pour inciter un maximum d’entreprises à adhérer à sa nouvelle offre?