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Nous sommes tous "Charlie", mais après... ?

Publié le 15 janvier 2015 par Jean Noël Delorme

Quelle émotion, quel réconfort que de voir tous ces Républicains dans la rue pour affirmer leur soutien aux victimes de la barbarie obscurantiste, à la liberté d'expression et pour dire "mème pas peur !" , nous sommes "debout" !".

Ca, comme le chante si bien Serge Reggiani, "les loups sont encore entrés dans Paris:

L'espace d'une journée, tous les clivages politiques et sociétaux ont été abolis, mais à présent... on fait "Quoi",  pour éviter que le soufflet ne retombe et pour éviter d'avoir la gueule de bois au lendemain de cette extraordinaire manifestation de fraternité nationale et internationale?


Le Premier Ministre, dans un disours mémorable, a annoncé des mesures fortes pour lutter efficacement contre l'endoctrinement des jeunes et la surveillance de supposés candidats  au passage" à l'acte,  etc.
Nos leaders politiques, nos gouvernants s'engagent à lutter plus efficacement contre le "terrorisme islamiste". Durcissement des controles aux frontières de l''espace Schenguen,  meilleures relations et communications entre nos services de police et de renseignement, ainsi qu'avec ceux des autres pays du monde, controle plus efficace d'internet (aie!), réaffirmation de l'éducation à la laïcité dans les écoles, lutte contre le communautarisme et les discriminations ... etc.


Tout cela va dans le bon sens, mais a t'on vraiment pris la dimension de ce qui se passe?


Malgré les déclarations et les nombreux appels de responsables de la communauté musulmane de France, à condamner les assassinats de ces derniers jours, il faut veiller à ne pas agrandir et rendre infranchissable le fossé qui peut exister entre cette même communauté et le reste des français, ce qui est probablement la principale motivation des donneurs d'ordre de ces massacres; fossé qui, à la stupeur énorme de tous, apparait déjà comme abyssal dans les cours de récréation de nos écoles républicaines.


On se trompe peut être de cible, ou plutot d'appellation en parlant de terrorisme islamiste.

Ne s'agit'il pas plutot d'une guerre déclarée et planifiée, dans la mesure ou les actes de ces derniers jours répondaient à une déclaration de guerre de Daech et consort, visant la France et appelant à ces mêmes actes?
C'est bien un état (même s'il n'est pas reconnu par la majorité des autres états), possédant territoire, armée et ressources en matieres premières et financières, qui nous a déclaré la guerre ainsi qu'aux autres nations démocratiques et qui sème la mort et la désolation, non seulement chez nous, mais aussi et surtout au Moyen Orient, en Asie et en Afrique.
L'islam, dont il se réclame, vu sous cet angle, n'est qu'un vecteur un alibi, une réthorique de justification à une aspiration à l'hégémonie mondiale, comme a pu être l'antisémitisme pour les nazis, l'hérétisme contre les cathares etc.
Alors que fait on lorsqu'un état entre en guerre contre vous? On lui fait la guerre!
C'est ce qui se passe au Moyen Orient. Dans cet optique, il est logique que l'état primo-belligérant essaie d'ouvrir un front sur les arrières de son ennemi; c'est ce qui est arrivé en france, la semaine dernière.


Deux mesures devraient s'imposer, naturellement:


1) Porter les fer encore plus fort sur le principal théatre des opération et, surtout,  couper  à l'ennemi ses approvisionnements en armes, matières premières et finances. Identifier, mettre au ban de la société des nations et empécher de nuire ceux qui fournissent armes,  financements ou achètent le pétrole et les produits miniers.
2) Sur le territoire français considérer tout ceux qui soutiennent peu ou prou cet ennemi comme suspects de haute trahison et d'atteinte à la sureté de l'état. Leur comparution devant la Cour d'Assises Spéciale (ex cour de sureté de l'état) devant être systématique. Et qu'on ne nous parle pas alors, là,  d'atteinte à la liberté d'expression.


Qu'on arrète avec l'islam, radical ou non. L'islam, au même titre que les autres religions ressort du domaine privé; il n'a rien à faire dans la vie publique.
Notre république est laïque et bienvaillante envers toutes les religions; leur liberté d'exister sur notre sol s'arrète aux frontières de la laïcité inscrite dans notre constitution.
Dans notre France profonde et rurale on dit "Chacun chez soi, et les vaches seront bien gardées". cette maxime est frappée au coin du bon sens populaire et devrait pouvoir s'appliquer à la situation dramatique que nous vivons aujourd'hui.
L'approche du communautarisme dont on nous rebat les oreilles, ces derniers jours, tend  à créer un "état dans l'état", alors qu'il ne devrait être que l'expression culturelle d'un groupe cultuel dont le but devrait être la fraternisation entre ses membres et non un groupe de pression pour amener l'état à adhérer à ses propres règles de vie religieuse.
La majorité des musulmans de France vivent leur foi dans le respect de nos institutions et il faut veiller à ce que des évènements dramatiques comme ceux de la semaine dernière ne les marginalisent pas, les repoussant vers un communautarisme de défense forcément malsain et dangereux.


On nous embrouille constamment avec la notion d'intégration, d'assimilation, chacun y va de son couplet, de sa methode.
Et, pourtant, ce n'est pas si complique que cela; c'est même très simple:
S'intégrer, n'est ce pas une démarche personnelle de compréhension, d'acceptation et d'adoption des lois et coutumes du pays dans lequel on désire s'installer?
La France est un pays très attractif, non seulement pour ses avantages économiques et sociaux, pour son climat, son accueil chaleureux et bienvaillant, mais aussi parce qu'elle permet à chacun de pratiquer sa religion ou son athéisme en toute liberté.
Nous appelons cela la laïcité!
Tout refus de cette laïcité, toute tentative de la modifier pour l'adapter à des préceptes religieux, quels qu'ils soient , constitue un refus caractérisé de comprendre, d'accepter et d'adopter les lois et coutumes de notre nation, ce qui peut et devrait, à terme, être considéré comme une atteint à la sureté de l'état.


En résumé, l'Islam, religion comme les autres, est bienvenu chez nous. l'Islam politique n'est pas le bienvenu.


Au lendemain de cette journée, où nous sommes tous devenus "Charlie", même si nous n'en deviendrons pas tous " Charlie-Hebdo" pour autant, un grand espoir est né. Ne laissons pas cet espoir se diluer puis mourir dans le train-train quotidien.
Serrons  nous les coudes et demandons, exigeons de nos gouvernants qu'ils aient le courage de reconnaître  vraiment  la guerre qui nous est déclarée et prennent les mesures nécéssaires.


Aujourd'hui notre Société, notre France et, donc notre République sont en danger et les paroles de notre hymne national, si souvent villipendées par les bobos de service, sont hélas encore et toujours d'une cruelle actualié:

"Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes "


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