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18 janvier 1915, bombes sur l'église Saint Benoit, très endommagée : murs percés, plafond crevé en plusieurs endroits

Par Cantabile @reimsavant

Bombardement, les 15, 16 et 17.

Au cours de la nuit dernière, la fusillade s’est fait entendre, tandis que les projecteurs fonctionnaient et que les fusées éclairantes montaient au-dessus des lignes.

Vers 1 h, aujourd’hui, sifflements et arrivées de projectiles. Il y a des victimes à la maison de convalescence.

- Le Courrier d’aujourd’hui reproduit cet article de L’Économiste Français :

À quand la grande poussée libératrice ?

Quand viendra le jour de la poussée d’ensemble et à fond, soit sur tout le front, soit sur des parties choisies pour rejeter vigoureusement l’Allemand hors de France et même hors de Belgique ? Les impatients s’étonnent que ce moment tarde tant à venir ; il paraît probable qu’il n’est pas encore tout proche. Ce serait, en effet, une témérité que d’effectuer une attaque générale à fond et soutenue qui, même triomphante, coûterait la vie à des dizaines de mille hommes, quand des événements en vue doivent, dans quelques semaines, augmenter considérablement la force du groupe de la Triple entente et de ses alliés.

Ces événements en vue, c’est d’abord l’entrée en ligne, à la fin de l’hiver ou au début du printemps, des six armées britanniques, en préparation depuis presque le début de la guerre dans la Grande-Bretagne. L’apport de 400 00 ou de 500 00 hommes de troupes fraîches et d’un bon âge (20 à 55 ans) doit singulièrement accroître, dans un délai assez bref la force des Alliés. Le second événement qui, sans être encore certain, paraît très probable, c’est l’entrée en campagne en février ou mars, de la Roumanie jetant 40 000 soldats d’excellentes troupes en Transylvanie et en Hongrie et pouvant forcer l’Allemagne à réduire ses effectifs sur le front occidental de la lutte. Quand on a vu, à assez bref délai des événements aussi favorables, il y aurait une coupable témérité à les devancer par l’engagement de grandes et générales batailles.

Il serait vraiment intéressant de savoir qui a autorisé la publication d’un article présentant une telle importance, que la Censure, cette fois, n’a probablement pu le laisser passer que par ordre.

C’est évidemment une manière officieuse de faire comprendre au public qu’il n’est pas encore tout proche, le moment de la libération. Lorsqu’on pense combien il l’a été pour nous, Rémois, le 13 septembre 1914, à la suite de la bataille de la Marne !

Quelles désillusions !

Il nous faudra bien attendre.

Lundi 18 - Nuit tranquille en ville. Canons autour. Aéroplane à 10 heures et 1 heure. Visite dans la matinée à Mencière avec M. Dage.

Promis d'aller à l'usine Cama après-midi avec M. Dage.

Envoyé 2000 F à M. Paul Renaudin pour l'Union-Rémo-Ardennaise. Bombes sur l'église Saint Benoit, très endommagée : murs percés, plafond crevé en plusieurs endroits.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

18 Lundi - Le matin, temps clair, il gèle un peu aussi les aéros en profitent pour excursionner. Dès le matin, la canonnades est terrible ; toutes nos grosses pièces autour de Reims se font entendre d'une façon terrible, mélangée aux coups de fusil on se croirait encore au printemps dernier. Je ne sais à quoi a pu servir toute cette canonnade. Dans la soirée obus du coté de l'avenue de Laon et la Convalescence, parait-il.

Carnet d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918

Voir ce beau carnet sur le site de sa petite-fille Marie-Lise Rochoy

18 janvier 1915, bombes sur l'église Saint Benoit, très endommagée : murs percés, plafond crevé en plusieurs endroits

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