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Elle a émis une ordonnance provisoire le 12 janvier, après que des policiers armés ont démoli les logements et incendié les biens de quelque 150 familles de façon aveugle et arbitraire le 7 janvier 2015.
"La Haute Cour du Zimbabwe a réaffirmé que l’on ne pouvait pas décider soudainement d’expulser des personnes de leur lieu de résidence au mépris de la loi. Les autorités zimbabwéennes doivent maintenant faire cesser ces expulsions forcées et se conformer à la décision de justice", a déclaré Simeon Mawanza, spécialiste de l’Afrique australe à Amnesty International.
À la suite des démolitions orchestrées par la police, les familles se sont retrouvées sans abri et à la merci des éléments, en pleine saison des pluies. "Les pouvoirs publics doivent fournir immédiatement un hébergement d’urgence aux victimes et veiller à ce que celles-ci soient indemnisées correctement au vu des pertes qu’elles ont subies et se voient proposer une solution durable".
Les expulsions ont eu lieu alors même que la Haute Cour avait émis, en août 2014, une ordonnance protégeant les habitants de l’exploitation agricole d’Arnold contre toute expulsion arbitraire en vertu de la section 74 de la Constitution zimbabwéenne.
Les familles concernées se sont installées à cet endroit en 2000, dans le cadre du programme accéléré de réforme agraire lancé par l’État, qui visait ainsi à répartir équitablement les terres entre les agriculteurs noirs pratiquant des activités de subsistance et les Zimbabwéens blancs d’ascendance européenne.
"Les pouvoirs publics zimbabwéens continuent d’ignorer les dispositions de la nouvelle Constitution, ce qui donne lieu à de graves violations des droits humains. Il ne suffit pas de se doter d’une déclaration des droits joliment rédigée, encore faut-il s’engager à protéger ces droits. Les autorités, en particulier la police, doivent adopter une ligne de conduite qui soit en accord avec l’esprit et la lettre de la Constitution."