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[Critique] 108 Rois-Démons

Par Régis Marton @LeBlurayphile

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Un film de : Pascal Morelli

Avec : Sylvain Mounier, Melissa Cornu, Hanako Danjo, Hugues Hausman, Claire Gilbertas, Pauline Laulhe, Bertrand Nadler, Lucien Jean-Baptiste

Empire de Chine. XIIème siècle. Les Rois-Démons terrorisent tout le pays. Pour vaincre ces monstres, il faudrait avoir le courage de cent tigres, la force de mille buffles, la ruse d’autant de serpents… et une chance de pendu. Le jeune Prince Duan n’a que ses illusions romanesques et de l’embonpoint. Zhang-le-Parfait n’a que son bâton de moine et tout un tas de proverbes incompréhensibles. La petite mendiante Pei Pei n’a que son bagout et son grand appétit. Mais surtout, le Prince Duan, le vieux moine et la petite mendiante ne savaient pas qu’il était impossible de vaincre les Rois-Démons. Alors ils l’ont fait !

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Une adaptation originale?

Inspiré du livre Au bord de l’eau qui relate les aventures de 108 hors-la-loi, 108 Rois-Démons était à la base un projet d’animation traditionnelle, mais qui a connu durant sa production un gros revirement. En effet, d’une animation traditionnelle nous sommes passés à un mélange audacieux de prises de vues réelles et CGI. Le tout sur des décors plutôt pastels imitant les estampes chinoises. Cela pourrait rendre le projet encore plus intéressant mais est-ce que cela sera le cas?

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La parole est d’or…

Le mensonge est le sujet principal de ce film. Le conseiller Gao trahit l’empereur et l’assassine en accusant de son crime des personnages légendaires : les 108 Rois-Démons! Le sage, Zhang-le-Parfait protégeant le prince Duan, choisit une poignée d’hors-la-loi pour jouer le rôle de ces Rois-Démons. Pei Pei, la jeune mendiante à l’imagination fertile relaye les méfaits fictifs de ces hors-la-loi. Soldats et villageois décrivent les brigands comme des êtres surnaturels toujours plus grands et féroces. Et le prince Duan, le candide de l’histoire, qui fut petit, obèse avec un tempo de retard mais toujours honnête, scelle son passage à l’âge adulte tout grand et svelte par un mensonge.

Sur le papier 108 Rois-Démons promettait un conte épique oriental, avec des décors majestueux et une animation « Made in France » capable de rivaliser avec les studios américains. Ce qui est ironique quand on sait que ces derniers viennent « pêcher » les futurs talents de leurs entreprises dans nos écoles. Mais encore fallait-il que les actions suivent les paroles.

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Mais le résultat tient de l’étain.

Le thème du mensonge, cher aux créatifs du film, s’étend jusqu’à la constitution du film en lui-même. Si vous vous attendiez à voir un film entièrement en images de synthèses, alors vous vous fourvoyez. Les seules animations 3D se résument à la tête des personnages principaux, secondaires et voir tertiaires sur des corps humains et à leurs armes. Quand ce n’est pas le cas, nous voyons des figurants humains en background, le tout sur un décor en fond vert en matt painting fait sur Paint. Les décors d’aspect aquarelle sont somptueux et si tout le reste avait été de la sorte, on aurait pu pardonner des défauts mineurs au 108 Rois-Démons, mais ce film est un échec sur tous les points. Le doublage est atroce, la synchronisation labiale est ratée, les textes et dialogues ne sont pas dynamiques, le montage n’aide pas à la compréhension du film et il y a trop de personnages à développer, pour peu qu’ils soient attachant ou intéressant. La bande-originale est mal utilisée et dessert les scènes qui aurait dut être magnifié. Et si vous espériez voir des scènes d’actions dignes du cinéma asiatiques, revoyez vos espérances à la baisse. Les mouvements sont trop rigides et nous assistons des fois à des bugs de collisions.

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108 Rois-Démons arrive à se hisser sans difficultés sur le podium des pires films de 2015. Aucunes excuses ne justifient qu’un tel film sorte en salles, il aurait à la rigueur eu une diffusion en tant que téléfilm sur Gulli, que cela n’aurait été acceptable. Mais vu les défauts précités, il n’aurait pas su captiver nos chères têtes blondes.


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