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BISPHÉNOL A: Baisse de la dose tolérable vs absence de danger, le paradoxe européen – EFSA

Publié le 22 janvier 2015 par Santelog @santelog

BISPHÉNOL A: Baisse de la dose tolérable vs absence de danger, le paradoxe européen – EFSA » L’exposition au bisphénol A ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs « , affirme l’Agence européenne de sécurité des Aliments EFSA, dans un communiqué. Sur la base d’une nouvelle dose journalière tolérable (DJT) provisoire, soit 4 µg/kg de poids corporel et /jour, etaux niveaux actuels d’exposition, cette réévaluation complète par l’EFSA sur l’exposition et la toxicité du composé, conclut à l’absence de risque pour la santé des consommateurs de tous les groupes d’âge, y compris des groupes plus vulnérables dont les enfants à naître ou les nourrissons.

Le BPA, un composé chimique utilisé dans la fabrication de matériaux en contact avec des aliments et présent également dans le papier thermique des tickets de caisse ou les cosmétiques peut migrer vers le consommateur. De nombreuses études sur l’animal et sur l’homme ont démontré ou suggéré son caractère de perturbateur endocrinien, avec des effets délétères sur la santé, dépendants à la fois de l’exposition et du sujet.

Différences dans l’analyse des données entre l’Agence européenne EFSA et l’Agence de sécurité française l’Anses ? Ou différence de posture face aux enjeux industriels ? Car en France, la position des agences sanitaires et du Ministère de l’écologie est plus tranchée. Le BPA est interdit depuis 2013 dans les biberons, et depuis le 1er janvier 2015 dans les contenants alimentaires et les tickets de caisse.

En janvier 2014, l’EFSA avait pourtant déjà envisagé la décision de diviser la DJT par 10, tout en qualifiant toujours de  » faible  » le risque pour la santé des consommateurs, en regard d’une exposition moyenne bien inférieure à la DJT provisoire. Aujourd’hui l’EFSA enfonce le clou en évaluant l’exposition par voie alimentaire ou par d’autres sources (alimentation, poussière, cosmétiques et papier thermique) considérablement inférieure au niveau sans danger.

Face à ce constat, l’Anses, qui se félicite des échanges scientifiques entretenus avec son homologue européen, évoque quelques différences d’appréciation et la poursuite de la collaboration entre les deux agences, avec un objectif d’harmonisation méthodologique.

Une nouvelle DJT, mais provisoire : Face aux incertitudes entourant tout de même les effets sanitaires possibles du BPA, une nouvelle DJT a été fixée de manière provisoire dans l’attente des résultats d’une étude à long terme chez le rat. Ainsi, le niveau  » sans danger  » du BPA passe de 50 microgrammes par kilogramme de poids corporel par jour (µg/kg de pc/jour) à 4 µg/kg de pc/jour. Cependant l’EFSA assure que les estimations les plus élevées de l’exposition sont malgré tout de 3 à 5 fois inférieures à cette nouvelle DJT.

Des données pas toujours probantes : Cette nouvelle évaluation de l’EFSA, motivée par un flux constant de publications sur ses effets sanitaires et une évolution des connaissances scientifiques, confirme, qu’à doses très élevées –mais de plusieurs centaines de fois supérieures à la DJT, précise l’EFSA- l’exposition au BPA peut entraîner des effets indésirables sur les reins et le foie, ainsi que des effets sur la glande mammaire mais chez l’animal. Sur les autres risques évoqués, l’évaluation européenne s’en tient à des données  » moins probantes  » : Il s’agit ici des effets sur les systèmes reproductif, nerveux, immunitaire, métabolique et cardiovasculaire, ainsi que les effets sur le développement du cancer, considérés comme improbables sans pouvoir être totalement exclus.

L’incertitude demeure donc, en particulier sur certains types d’exposition :  » « Nous manquons de données pour documenter l’exposition cutanée – par exemple, la quantité de BPA que l’organisme absorbe à travers la peau lors d’un contact avec du papier thermique – ce qui accroît réellement les incertitudes entourant les estimations relatives au papier thermique et aux cosmétiques« .

Mais, sur l’exposition par voie alimentaire, l’Agence européenne affirme bien un niveau d’exposition de 4 à 15 fois plus faible que celui précédemment estimé par l’EFSA, en fonction du groupe d’âge.

En conclusion, une DJT divisée par 10, des niveaux d’exposition actuels sans dangers, mais de grandes inconnues, bref, l’incertitude domine concernant ces effets toxiques du BPA. Avec, une fois les données de recherche à long terme publiées, l’éventualité d’une nouvelle DJT à fixer.

Sources: EFSA Scientific Opinion on the risks to public health related to the presence of bisphenol A (BPA) in foodstuffs

Anses 21/01/2015 Bisphénol A : l’Efsa préconise une diminution de la dose journalière tolérée tout en considérant les niveaux actuels d’exposition sans risque pour la santé humaine

(Visuel EFSA, vignette Anses)

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