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Critiques Séries : Cucumber. Saison 1. Pilot (UK).

Publié le 23 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Cucumber // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Russell T. Davies a vieilli. Je ne dis pas ça de façon péjorative mais simplement car après avoir créé Queer as Folk et sa vision de la jeunesse gay de Manchester, il nous offre avec Cucumber une vision de la vie gay à un âge plus avancé. En effet, le héros de Cucumber a 46 ans. Mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il ne garde pas un regard moderne sur l’homosexualité. Il inclut alors tout ce qu’il sait de ce monde là afin d’en faire une série gai, pimpante, fraîche et amusante. Je pense que ce qu’il y a de plus important dans Cucumber c’est le fait qu’il s’agit d’une série amusante et efficace dans ce sens là. J’aime beaucoup Vincent Franklin (Twenty Twelve, Doc Martin). Je trouve qu’il colle très bien à l’univers du personnage, à sa vie bien rangée et organisée. Ce qu’il y a de terrible tout de même dans sa vie c’est qu’il est attiré par Freddie mais aussi par Dean et qu’il est en couple avec Lance et… puceau. Vincent Franklin c’est un peu Steve Carell de 40 ans toujours puceau mais en version gay. Cela a son côté cocasse et cela permet à Cucumber de faire des choses avec son héros, sa relation avec Lance, etc. Leur petite soirée, le plan à trois qui tourne très mal, etc. On sent que la vie de Henry n’est peut-être pas aussi drôle qu’il ne semble vouloir nous le faire penser.

Henry, 46 ans, est confortablement installé avec son petit ami Lance, lorsqu'un nouveau rendez-vous vient bouleverser sa vie. Il fera la connaissance cette nuit, la plus désastreuse de sa vie, du charmant Freddie et du jeune Dean. De son côté, Lance fait la connaissance du mystérieux Daniel. Lorsque tout ce beau monde se retrouve sous le même toit, les tensions font place aux fous rire. Amis ou ennemis ?

Côté mise en scène, l’une des plus belles scènes de ce premier épisode de Cucumber est celle d’introduction qui nous explique ce que représente un « Cucumber », un « Banana » et un « Tofu ». Dans la tête de Russell T. Davies il y a des choses un peu étranges parfois mais sa manière de parler de l’homosexualité dans Cucumber est réellement différente de ce que l’on avait pu voir dans sa précédente série. Ici exit les clichés du quartier gay de Manchester. Disons que l’on n’est pas dans l’excès et je dois avouer que j’apprécie. Cucumber est aussi très différente de l’autre série gay actuelle, Looking qui a une vision beaucoup plus dépressive de l’homosexualité. C’est aussi très soigné d’un point de vue de la mise en scène. David Evans (Downton Abbey, Shameless) apporte à ce premier épisode quelque chose de réellement lumineux. C’est quelque chose de très important pour les séries de Channel 4 j’ai l’impression que l’esthétique et pour le coup, je suis heureux de voir que cette série ne veut pas être ringard et qu’elle veut mettre ses personnages en lumière dans un environnement aussi moderne.

Car l’histoire d’Henry aurait très bien pu être racontée avec des choses ringardes et dépassées sur la vie gay des années 2010. Sauf que ce n’est pas du tout le cas. Il y a quelque chose aussi de décomplexé qui change un peu de ce que l’on avait pu voir dans Queer as Folk où l’important semblait être de parler de la catégorisation de la sexualité par la société, l’exclusion, etc. Là on n’a pas cette impression et l’on sent finalement qu’il se passe quelque chose. Cela n’empêche pas Russell T. Davies de voir (ou mettre) des gays un peu de partout dans le récit. Je n’y vois pas comme une erreur puisque de toute façon Cucumber est avant tout une comédie et pas un drame qui cherche à nous parler de la vie désolante de cet homme. Car il n’a pas une vie si heureuse que ça. Dès qu’il commence à être excité et à chauffer Lance, cela se termine en soirée branlette chacun de son côté avec son petit porno préféré. C’est dramatique. Franchement, je vous fais confiance pour m’éviter de devenir comme ça dans 23 ans. Je n’ai pas envie non plus de devenir ringard dans 23 ans lorsque j’écouterais Lady Gaga et voudrait me trémousser sur Do What U Want comme Henry sur son titre préféré de Kylie Minogue.

Note : 8/10. En bref, un premier épisode lumineux, efficace et drôle pour une vision légère et exacerbée de l’homosexualité.


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