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chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 132

Publié le 25 janvier 2015 par Antropologia

Voisins

Qu’est-ce qu’un voisin ? Cette question sépare la ville de la campagne. Dans une précédente  chronique, Colette Milhé présente tous ceux qui, avec tous les moyens dont ils disposent de la mobylette à la guitare, interviennent dans l’espace d’une personne vivant en ville. A la campagne rien de tel. D’abord, je choisis mes voisins; si l’un ne me plait pas je déménage, ainsi faisaient les métayers landais jusque dans les années 60 du siècle précédent. Ensuite, chez moi, ils sont loin. L’un que je ne connais pas, il ne se montre jamais dans la commune, n’apparaît que par le braiement de son âne qui à défaut d’être harmonieux reste familier. L’autre, que je connais trop, fait aboyer le soir ses chiens qui, et c’est l’essentiel, ne divaguent pas.

Dans un article à paraître Michèle Pédezert nous montre dans un bourg béarnais les formes et les codes par lesquels communiquent les voisins. Il y a trente ans; comme en témoigne ma thèse de troisième cycle, je n’y voyais que l’affirmation de solidarités par des rites de passage ou des nécessités économiques, les récoltes. Michèle ne rencontre qu’échanges symboliques comme l’interprétation d’entrebâillements et d’ouvertures de portes et volets. Nous sommes enfin passés du pittoresque au vécu. Est-ce pour prendre la mesure des changements qu’a connus l’anthropologie en trois décennies ?

Bernard Traimond



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