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La tension monte au volant

Publié le 26 janvier 2015 par Blanchemanche

Ce lundi 26 janvier, la CGT appelle à la grève à la RTCR, qui pilote les bus Yélo dans le cœur d’agglomération rochelaise. Un conflit social aux racines lointaines. Explications

La tension monte au volantLa remise en cause des accords d’entreprise de 1983 au nom de l’avenir provoque la mobilisation syndicale© PHOTO ARCHIVES XAVIER LÉOTYPublié le 26/01/2015  par 
Le service des bus de l'agglomération s'annonce très perturbé, ce lundi, voire totalement bloqué. Le syndicat CGT de la Régie des transports de l'agglomération rochelaise appelle en effet le personnel à une grève d'au moins vingt-quatre heures qui pourrait s'ajouter au mouvement de grogne entamé lundi dernier, par une partie du personnel de Transdev (Océcars) à l'initiative de Force ouvrière. La RTCR roule sous les couleurs de Yélo dans tout le cœur de l'agglomération. Les conducteurs de Transdev se chargent de la première et de la deuxième couronnes, sous la même bannière.
Autant dire que la journée pourrait ne pas être simple pour les usagers du bus. D'autant qu'à la RTCR, l'enjeu social est jugé crucial, voire historique, par la CGT. Explication.

Transdev : le blocage continue
Une trentaine de salariés de Transdev (Océcars) ont répondu à l’appel à la grève lancé par le syndicat FO, lundi. Depuis, un piquet de grève placé aux portes du dépôt, à La Rochelle, bloque l’entrée et la sortie des véhicules. Si bien qu’aucun bus n’a pu sortir la semaine dernière. Les lignes 29, 35, 39, 39 et 49 desservant les communes de la première et deuxième couronnes de La Rochelle, et la navette électrique, n’ont pu circuler normalement.
Les grévistes réclament 5 euros d’indemnité de repas par jour travaillé et dénoncent la hausse de 11 % du coût de leur mutuelle.
Malgré les discussions, aucun accord n’a été trouvé avec la direction.
Le refus de renégocier les accords de 1983
Au 31 janvier, les accords d'entreprise portant sur les conditions de travail et les garanties sociales pour les salariés, qui ont été signés (pas par la CGT) en 2010, seront caducs. Depuis quelques semaines, la direction travaille donc à la préparation de nouveaux accords qui permettraient à la RTCR de gagner en « compétitivité ». La Communauté d'agglomération, organisatrice du transport public sur son territoire, veut en effet disposer d'un réseau plus performant à l'avenir, mais à budget constant. La délégation de service public attribuée à la RTCR, pour assurer le transport sur le cœur d'agglo, va bientôt arriver à terme. Pour quelle soit reconduite, la collectivité appelle donc les salariés à « faire des efforts », c'est-à-dire à accepter de revoir les accords de 1983. La CFDT y réfléchit. Mais la CGT y oppose à ce jour un refus net. « On peut discuter sur la base de l'avenant de 2010, explique Jean-François Pouvreau, délégué CGT. C'est tout. » Et encore : « pas pour le détériorer un peu plus, on a déjà trop lâché ces dernières années ! »

Heures de nuit et temps de sacoche
Alors, que demande-t-on au personnel ? De revoir la majoration pour heure de nuit, d'abord. Aujourd'hui, les heures payées à +75 % commencent à 21 heures. La direction propose que cela soit reculé, demain, à 22 heures. Avec des économies à la clé. Puisqu'avec l'élargissement et la densification du réseau, les heures de nuit seraient plus nombreuses.
Il est également question de réduire de huit à quatre minutes le temps de sacoche utilisé, chaque jour, pour refaire le plein de tickets et souffler un peu. Et de sortir ces moments du temps de travail effectif.
Des primes en baisse en cas de maladie
« Un conducteur de bus, c'est au contact du public et donc très exposé aux maladies », explique M. Pouvreau. Pour autant, « le taux d'absentéisme à la RTCR est très bas, par rapport à ce qu'on voit ailleurs. Parce que nous sommes dans un transport apaisé. La preuve, nos conducteurs disent encore bonjour aux usagers, par exemple. Ce qui devient rare, ailleurs… » Pour autant, au-delà de quinze jours d'absence, « il est prévu de réduire nos primes, au prorata. Ils veulent que les conducteurs viennent quand même quand ils sont malades ? Avec les risques que ça génère quand on conduit un bus… »
Obliger l'entreprise à reclasser les aînés
La CGT refuse, également, de « reculer sur l'inaptitude ». A l'age de 55 ou 56 ans, les problèmes de vision, de dos ou d'hypertension peuvent amener la médecine du travail à ne pas renouveler le permis de conduire des chauffeurs de bus. Dans ce cas, les accords de 1983 vont au-delà de l'indemnité légale (environ 9 000 euros) par le versement d'un an de salaire, soit 24 000 à 26 000 euros selon l'ancienneté. « Il ne faut pas y toucher. Parce qu'avec ce montant, on oblige l'entreprise à essayer de reclasser les conducteurs en interne. Il n'y a pas de raison que les conducteurs devenus inaptes à conduire ne puissent pas rester à la RTCR jusqu'à la retraite ! »
L'atelier de lavage offre des opportunités de reclassement. Pas question, donc, pour la CGT, d'en accepter l'externalisation.
L'indemnité de repas remise en question
La prime de repas décalé est également sur la sellette. La régie voudrait ne plus la payer avant 14 heures. Bref, « les conducteurs ont un métier stressant. Avec des horaires qui changent constamment, entre 5 heures et 22 heures. Les primes et indemnités qu'on a viennent compenser des contraintes importantes. Et là, c'est tout un équilibre qui fait que le service est apaisé, de qualité, qu'on vient remettre en cause. » Pour la première fois depuis 1983, « on sent que les élus locaux ne sont plus avec nous, contrairement aux promesses de campagne de Jean-François Fountaine. »
L'ampleur de la mobilisation, à laquelle la CFDT n'appelle pas, donnera une idée, ce lundi, de l'intensité du bras de fer qui s'engage.
59 % du trafic
La circulation sera seulement assurée « à hauteur de 59 % en moyenne sur l’ensemble des lignes », a prévenu ce week-end la direction de la RTCR confirmant un trafic « très perturbé sur le réseau de première couronne de la communauté d’agglo ».
Si tous les circuits scolaires seront assurés, ainsi que les courses de la ligne 14 aux horaires suivantes (7 heures, 7 h 30, 8 heures, 8 h 30 au départ de place de Verdun et 16 h 45, 17 h 15, 17 h 45, 18 h 15 au départ de La Bourgne), sur les autres lignes en revanche, ce sera plus compliqué. Certains horaires ne seront pas assurés sur les lignes : 1 (la Pallice-Aytré Plage) : de 17 h 15 à 18 h 15 ; 13 (L’Houmeau-place de Verdun), de 10 à 17 heures ; 20 (Chef de Baie-place de Verdun), de 16 h 30 à 19 heures ; 31 (Nieul-sur-Mer - place de Verdun), de 15 heures à 17 h 30.
La ligne Illico sera très perturbée de 12 h 30 à 14 h 30, la fréquence de 10 minutes ne sera pas assurée.
Renseignements : 0 810 17 18 17.
http://www.sudouest.fr/2015/01/26/la-tension-monte-au-volanttransdev-le-blocage-continue-1808943-1391.php

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