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BPA : divergence d’opinions sur ses effets sur la santé

Publié le 26 janvier 2015 par Antoinemoulin @medecinsurinter

L’Efsa ou Autorité européenne de sécurité des aliments vient de réfuter la théorie lancée par son homologue français quant au danger engendré par l’exposition au bisphénol A (BPA). En effet, elle a déclaré dans un rapport publié mercredi dernier que le BPA ne présente aucun risque aussi bien pour la santé des nourrissons, des fœtus que des adolescents. Selon l’analyse réalisée par l’Efsa, le niveau d’exposition par voie alimentaire ou par le contact d’une autre source est relativement faible ce qui élimine tout danger. Cette agence européenne a toutefois indiqué qu’il est quand même recommandé de prendre une précaution et a indiqué que la dose journalière tolérable est de 4 microgrammes par kilo.

La différence d’interprétation des études dénoncée

Pour rappel, ce produit entre dans la fabrication des emballages alimentaires en plastique, des boîtes de conserve et des tickets de caisse. Les précédentes études ont montré que cette substance est qualifiée de perturbateur endocrinien. En agissant sur le système hormonal, il peut occasionner de nombreux troubles comportementaux et fera obstacle au développement du fœtus. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a mené également une étude de trois ans concernant ce sujet à l’issue de laquelle, elle a confirmé les risques potentiels de l’exposition au BPA sur la santé. Cette divergence d’opinions laissera certainement perplexe le public.   Pour répondre à cette communication de l’Efsa, le directeur adjoint de la direction des évaluations des risques à L’Anses, Jean-Nicolas Ormsby, a mentionné qu’il existe bel et bien une forte différence au niveau de l’appréciation des données et la manière de créer la preuve. Le professeur en toxicologie de la reproduction à l’Inserm, René Habert, a quant à lui annoncé que les arguments avancés par les auteurs de ce rapport sont loin d’être concluants. Ce dernier a rappelé que le BPA, même à une dose infinitésimale provoque un trouble hormonal. Selon Jean-Nicolas Ormsby, la question se pose également quant à la dose maximale à respecter de 4 µg /kg/jour indiqués par l’Efsa ; si le risque de cancer de sein chez un adulte est déjà élevé avec une exposition journalière de 0,0025 µg/kg au distilbène.

Poids des lobbies dans l’étude ?

L’agence européenne a entre autres annoncé qu’une réévaluation de la quantité d’expositions journalières tolérable qu’elle vient d’indiquer est prévue à la réception des résultats des recherches toxicologiques établies par des chercheurs américains en ce moment. Les travaux seront terminés d’ici deux ou trois ans. Il faut donc patienter au moins deux bonnes années avant de mettre les points sur les réels dangers du BPA.

La ministre de l’Ecologie en France, Ségolène Royal s’est montrée très surprise par cette publication de l’Efsa. Elle fera une demande d’expertise en vue de s’assurer si le poids des lobbies n’est pas entré en cause.


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