Ce pays « ami » et son feu souverain, le roi Abdallah, « digne de toute sa confiance » avec lequel François Hollande, Président de la République française, (suivant ses propos tenus lors de sa conférence de presse sur les relations entre la France et l'Arabie saoudite du 29 décembre 2013), « partageait exactement la même position »
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Un système de succession adelphique, la famille royale, une classe sociale en soi, une application rigoriste de la charia, le pays d'Ibn-Saoud et les djihadistes, une schizophrénie des saoudiens à l'étranger…, avec le décès du roi Abdallah et l'accession au trône de son demi-frère, le prince Salmane, il devient important de lever une part du voile fuligineux et de la chape de plomb amphigourique qui caparaçonne le Royaume d'Arabie saoudite de confession sunnite salafiste/wahhabite.
Plusieurs dirigeants mondiaux, tous, les uns plus que les autres véritables pantins de comédie, ont présenté leurs hommages au roi saoudien décédé et lui ont tressé des lauriers. Ainsi, le Premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré « qu’il avait renforcé le dialogue entre les religions » et son prédécesseur, Tony Blair, « que le personnage, avait été un modernisateur habile, qui a dirigé son pays vers l’avenir. » Pour n'être point en reste, la française, Christine Lagarde, directrice générale du Front Monétaire International, a souligné « le féminisme discret du roi » et François Hollande, Président de la République française, « a salué la mémoire d'un homme d’État dont l’action a profondément marqué l’histoire de son pays et dont la vision d’une paix juste et durable au Moyen-Orient reste plus que jamais d’actualité. »
A l'instar de la Corée du Nord, du Turkménistan, des Émirats arabes unis, du Qatar, du Koweït, de l'Oman ou de certaines des plus violentes dictatures africaines, l'Arabie saoudite est apparue dans le bas du classement annuel 2014, établi par Freedom House, une organisation basée à Wahington, étudiant l'étendue de la démocratie dans le monde. en ce qui concerne les libertés civiles et politiques.
En Arabie Saoudite, les partis politiques et les syndicats ne sont pas autorisés. Au cours de l'année 1990, le « Parti Socialiste Arabe d'Action », fondé en 1972, et « le Parti Communiste d'Arabie saoudite », créé le 31 Août 1975, sont persécutés et dissous et leurs membres emprisonnés. Après qu'ils aient eu pris l'engagement de ne pas poursuivre leurs activités politiques, ils ont été libérés. Seul le « Parti Vert d'Arabie saoudite », bien que son existence ne soit pas reconnue légalement, est la seule formation politique active dans le royaume. Il n’existe aucune élection nationale, Les premières élections, au niveau municipal uniquement, parmi les élus deux femmes, - Le 25 Septembre 2011, le roi Abdallah accorde le droit de vote aux femmes à la suite des mouvements populaires qui ont eu lieu dans le cadre du Printemps arabe -, siégeant au Conseil de Djedda, - deuxième ville du pays saoudien et grand centre de commerce -, ont lieu en 2005.
L'Arabie Saoudite qui étant une monarchie absolue, gouvernée par un roi héréditaire, il n'y a pas de Parlement, seule fonctionne une chambre consultative symbolique au pouvoir extrêmement restreint, connue sous le nom de « Majlis al Shura », ou « Conseil de la Choura », et composée de 150 membres, tous nommés par le monarque pour quatre ans. Elle constitue, système monocaméral ou unicaméral, - système parlementaire à une seule chambre, longtemps considéré comme la marque d'un régime authentiquement républicain -, le seul organe législatif du pays. Elle est autorisée à proposer des projets de loi et à les transmettre au roi, mais lui seul a le pouvoir de les adopter et de les faire respecter. Elle élabore les études collégiales sur des rapports annuels réalisés par les ministères et organismes officiels. Ses conseils sont transmis au roi afin de l'aider à décider sur les projets politiques, les traités internationaux et les plans économiques. Enfin, elle peut être sollicitée afin d'examiner les budgets annuels. Le 11 Janvier 2013, pour la première fois, des femmes saoudiennes, - princesses, universitaires et militantes, leur conseil étant limités aux domaines « féminins », tels la famille et les enfants -, de confession sunnite salafiste/wahhabite ont été nommées membres de l'Assemblée consultative
En Arabie saoudite, la critique du régime et les manifestations contre la dynastie des Al-Saoud, notamment dans les provinces orientales, sont strictement interdites. Si les militants d'opposition sont systématiquement embastillés. Si, en 2014, Abd al-Karim al-Khoder, après avoir réclamé le passage à un gouvernement constitutionnel, est devenu prisonnier politique ; si le blogueur Raif Badawi a reçu 50 des 1.000 coups de fouets auxquels il a été condamné pour prôner la liberté d’expression sur son site ; si Abdul Aziz al Wuhaibi et six autres personnalités ont été arrêtés, détenus arbitrairement et maintenus au secret dans la prison d’al Hair, sans qu’un mandat d’arrêt ne leur ait été présenté, pour un projet de création d’un parti politique réformateur, projet adressé au roi personnellement dans le but de solliciter son autorisation ; si Abdul Aziz al Wuhaibi qui avait refusé de renoncer à ses activités politiques, a été inculpé et condamné, sous le chef d'accusation d’avoir « désobéi au souverain » de l’Arabie saoudite, à sept ans d’emprisonnement, à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante ; si Sheikh Tawfiq Jaber Ibrahim al Amer, religieux chiite, a été arrêté après avoir appelé à des réformes politiques dans un prêche, détenu au secret et inculpé pour avoir « aiguillonné l’opinion publique » ; si Mohammed Saleh al Bajady, homme d’affaires et cofondateur de l'Association saoudienne des droits civils et politiques, - ACPRA -, a été arrêté pour avoir pris part à une manifestation devant le ministère de l’Intérieur, à Riyadh, inculpé de charges liées à la création de l’ACPRA et accusé d’atteinte à la réputation de l’État et de détention de livres interdits, en l'absence de ses avocats qui n’ont pas été autorisés à le rencontrer ni à assister aux audiences ; si Fadhel Maki al Manasif, militant des droits humains et défenseur des droits de la minorité chiite, a été arrêté et détenu au secret après être intervenu alors que la police arrêtait deux hommes sans qu'il ne puisse rencontrer ou appeler ses proches ni un avocat, ce faisant craindre qu’il ait été torturé ; si 16 hommes, dont neuf éminents partisans de la réforme qui ont tenté de créer une association de défense des droits humains, ont été condamnés, par le Tribunal pénal spécial, instauré pour traiter les affaires de terrorisme et déclarés coupables de constitution d’une organisation secrète, de tentative de prise du pouvoir, de provocation contre le roi, de financement du terrorisme et de blanchiment d’argent , - certains d’entre eux ayant déjà été détenus, au préalable, sans inculpation, durant trois ans et demi, maintenus en détention prolongée à l’isolement et interrogés en l’absence de leurs avocats qui se sont vus, en outre, refuser l’accès à bon nombre d’audiences -, à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante, à des peines allant de cinq à trente ans d’emprisonnement ; si Firas Buqna, Hussam al Darwish et Khaled al Rashid ont été arrêtés à la suite de la publication d’un épisode de leur programme en ligne « On nous trompe », traitant de la pauvreté à Riyadh ; si Muhammad al Wadani, enseignant, a été arrêté à Riyadh, lors d’une manifestation en faveur de la réforme, et maintenu au secret dans la prison d’al Hair ; si Khaled al Johani, manifestant à l’occasion de la « Journée de la colère », à Riyadh, a été arrêté, inculpé de soutien à un mouvement de protestation et de communication avec des médias étrangers, maintenu au secret et à l’isolement dans la prison d’Ulaysha et torturé avant d'être transféré à la prison d’al Hair ; si Rima bint Abdul Rahman al Jareesh, membre de l’ACPRA, et Sharifa al Saqaabi ont été arrêtées avec une dizaine d’autres personnes alors qu’elles manifestaient devant le ministère de l’Intérieur, et réclamaient un procès équitable ou la remise en liberté de leurs proches de sexe masculin détenus sans inculpation ni jugement, certains depuis 10 ans, certains ayant été relâchés après s’être engagés, par écrit, à ne plus manifester ; si Rima bint Abdul Rahman al Jareesh et Sharifa al Saqaabi, ont été maintenus au secret, dans une prison à Qasim, au nord de Riyadh pour avoir signé des pétitions appelant à des réformes ; si des centaines de chiites ont été arrêtés à la suite de protestations dans la province de l’Est ; si Hussain al Yousef et Hussain al Alq, contributeurs réguliers à un site internet chiite qui évoque essentiellement les problèmes auxquels est confrontée la minorité chiite en Arabie saoudite, ont figuré au nombre des 24 personnes arrêtées, - certaines battues et frappées à coups de pied par des policiers -. à la suite de mouvements de protestation dans la ville d’Al Qatif contre le maintien de chiites en détention prolongée, et qui ont été relâchés, sans inculpation, après avoir signé un engagement de ne plus manifester : si Hussain al Yousef a de nouveau été arrêté, incarcéré, torturé et libéré souffrant de fortes douleurs dans le dos, et pouvant à peine se déplacer, etc., etc..., toutes les manifestations, diligentées sur le sol saoudien, se terminent par une répression sanglante et cette violence, exercée sur les manifestants, se fait à huis clos car le silence des États-Unis, de l'Europe, de la France, - la complicité de la Présidence de la République, François Hollande déclarant qu'avec le roi Abdallah il « partage exactement la même position » et affiche ouvertement une complicité totale avec ce Royaume moyenâgeux, un état féodal « ami » de toutes les bourgeoisies occidentales et ennemi de tous les travailleurs et de tous les peuples qui aspirent à se libérer du joug des régimes d'un autre âge et de leurs protecteurs impérialistes -, et de leurs médias, sur ces exactions, est impressionnant….
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Etc… etc...