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Critique Ciné : Disparue en Hiver, Kad Merad enquête

Publié le 30 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Disparue en Hiver // De Christophe Lamotte. Avec Kad Merad et Géraldine Pailhas.


J’ai tendance à apprécier les petits polars français de ce genre. Ce ne sont pas des films brillants généralement mais Disparue en Hiver est un film facile, parfois un peu tiré par les cheveux et pas toujours juste. Il reste efficace la plupart du temps, en grande partie grâce à Kad Merad qui tient plutôt bien la barre sauf que voilà, ce n’est pas un bon film français. C’est tout au mieux un assez bon téléfilm dénué de nouveauté et d’une ambiance filiforme. Christophe Lamotte ne cherche pas à renouveler le genre et tente alors de nous offrir un bon petit polar français avec un angle un peu plus moderne (notamment cette vision assez américaine des choses qui me plaît). Kad Merad, en vieux flic reconverti en recouvrement de dettes est plutôt convaincant mais ses acolytes, Lola Creton ou encore Géraldine Pailhas furent déjà plus inspirés dans d’autres compositions. Avec tout ce que ce film me vendait au premier abord, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus rythmé et le souci c’est que le rythme n’est pas toujours au rendez-vous, notamment quand le film s’éparpille légèrement et tente de nous raconter plusieurs histoires en même temps.

Daniel est un ex-policier reconverti dans le recouvrement de dettes. La cinquantaine solide, il effectue son "sale boulot" sans émotion, ni affect… Un jour d’hiver, sur le parking d’un routier, il se fait aborder par Laura, une fille de 18 ans qui lui demande de la raccompagner. Il accepte. En chemin, elle lui propose "ses services" contre de l’argent. Furieux, Daniel l’éjecte de sa voiture. Le remords et la violence de sa réaction le poussent à faire demi-tour et à revenir sur ses pas, mais Laura a disparu…

Le scénario n’est donc pas suffisamment fort et manque de caractère. Je n’ai pourtant pas décroché de tout le film. C’est en grande partie parce que justement le scénario n’est pas suffisamment truffé de bons twists. S’il y a certaines choses qui sont très mal expliquées (notamment le fait que cela soit un ancien flic, qui nous est énoncé près de 45 minutes après le début du film), d’autres manquent cruellement de complexité (on comprend en grande partie qu’il y a un lien avec tel ou tel personnage et quand on voit la fin du film, l’issue est légèrement prévisible). La base de Disparue en Hiver est pourtant assez efficace. J’ai beaucoup aimé ce petit thriller hivernal et c’est même quelque chose que j’apprécie généralement. Outre la scène d’introduction avec le pied de biche dans le pare-brise qui est too-much, le début du film fonctionne assez bien. Christophe Lamotte met tout cela en scène à la manière d’un téléfilm plutôt bon. Car les images ne sont pas brillantes mais elles n’ont rien de honteux. Disparue en Hiver est pour moi une sorte de dilemme car je ne m’attendais pas nécessairement à ce que le film soit aussi intéressant et mauvais à la fois.

Kad Merad est généralement bon dans le registre comique mais aussi dans le registre dramatique. La preuve en est ici. J’aime bien ce genre de rôles là même s’il n’apporte rien de nouveau à sa carrière. On sent qu’il n’a surtout rien à prouver et qu’il semble donc choisir des rôles qui lui plaise. Géraldine Pailhas à côté est un peu trop niaise à mon goût. J’ai souvent du mal avec cette actrice car ses choix de film ces derniers temps sont plus que douteux. Pourtant, le couple qu’elle forme avec Kad Merad est plutôt surprenant et bon. Je n’ai rien à redire sur ces deux là ensemble si ce n’est que la série ne sait pas du tout comment les mettre en avant. Il y a des idées dans Disparue en Hiver, des tas d’idées, mais le film s’avère par moment étrangement construit et fini donc par décevoir. Il aurait probablement été acclamé s’il avait été présenté comme un téléfilm et non comme un film. C’est là que je trouve donc dommage de ne pas l’avoir présenté en tant que tel mais en France on sent plus valoriser des sorties au cinéma pour des petits films qui ne le mérite pas nécessaire (bien que j’ai apprécié malgré tout de voir ce film au cinéma).

Note : 5/10. En bref, j’ai envie d’être indulgent avec ce film pas suffisamment mauvais pour être classé comme purge et pas suffisamment bon pour être classe comme bon film.


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