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Critique Ciné : Phoenix, renaître de ses cendres

Publié le 31 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Phoenix // De Christian Petzold. Avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld et Nina Kunzendorf.


Phoenix est une bonne histoire, assez bien racontée et surtout très bien mise en scène mais elle souffre malheureusement de période où l’on s’ennui légèrement. Après Barbara il y a trois ans, on retrouve donc Christian Petzold avec ce tout nouveau film brillant par sa mise en scène, beaucoup moins par son scénario. La mise en scène joue énormément dans Phoenix. Elle est là pour sublimer les décors mais également pour donner un certain rythme à l’histoire sauf que l’on en peut pas forcément faire des miracles quand l’histoire qui nous est racontée est légèrement ennuyeuse. L’autre atout de Phoenix c’est la photographie. Les couleurs de Phoenix sont tout simplement magnifiques. On est éblouie à certains moments, notamment lorsque l’on va au club Phoenix ou encore quand on suit les deux personnages dans ce sous sol de fortune, préparant le coup de Johnny qui ne semble pas reconnaître sa femme sous ses yeux. Et enfin, le dernier atout c’est Nina Hoss. Cette dernière, que j’ai déjà pu observer dans Un Homme très Recherché mais surtout Barbara ou encore Gold, prouve que son talent est toujours présent et qu’elle peut le mettre en avant à toute épreuve.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Nelly, une survivante de l'Holocauste revient chez elle sous une nouvelle identité. Elle découvre que son mari l'a trahie...

Phoenix est un film sur l’amour et la difficulté d’aimer quand notre mari est responsable de quelque chose de terrible. En effet, la relation entre Johnny et Nelly était au beau fixe, en tout cas c’est ce que cette dernière pensait quand elle s’est retrouvée dans les camps. Jusqu’à ce que l’on parvienne à lui faire comprendre que Johnny est en fait le méchant de l’histoire, qu’il est responsable de son malheur et que la seule issue possible c’est de l’oublier et de tenter de revenir forte. L’une des plus belles scènes de Phoenix c’est la scène finale sur « Speak Low ». C’était une scène teintée de tout plein d’émotions. Mais entre le début curieux et mystérieux et cette fin lumineuse et pleine d’espoir, se cache un film qui ne sait pas toujours très bien gérer le rythme de son scénario. On s’ennuie donc légèrement à plusieurs moments, donnant parfois l’impression que Phoenix ne sait pas trop quoi nous raconter pour boucher les trous en attendant que le film se terminer. C’est bien évidemment décevant car Phoenix est une histoire bouleversante malgré tout.

Ce n’est pas pour rien que Phoenix s’appelle ainsi. C’est avant tout l’histoire d’une renaissance, celle de cette femme qui après avoir été brutalisé dans les camps trouve petit à petit les forces de se raccrocher à la vie. Meurtrie et blessée, Nelly veut retrouver son mari dans un premier temps sauf que rapidement elle va se rendre compte de qui est cet homme réellement alors qu’il ne va pas la reconnaître complètement. Nina Hoss est clairement l’atout charme de Phoenix qui, au travers d’une prestation sans aucune faille, parvient à nous émouvoir instantanément. Le seul problème c’est que le film manque parfois d’une certaine ambition et qu’il ne sait pas dans quelle sens il veut aller. Il cherche alors à gagner du temps, à nous sortir de longues scènes parfois ennuyeuses laissant l’occasion au spectateur de bailler au corneille. Mais cela n’en fait pas pour autant un mauvais film, juste un film qui n’avait pas suffisamment de matière à travailler dans son scénario et je pense sincèrement que c’est le plus important problème ici.

Note : 6/10. En bref, l’Allemagne d’Après Guerre au coeur d’un film touchant mais parfois aussi longuet.


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