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Ne nous emballons pas. Ce n’est pas parce que le candidat socialiste (28,8 %) a réussi à franchir l’obstacle du premier tour de la législative partielle du Doubs que la situation de la gauche gouvernementale est assurée. Disons que la personnalité du député sortant, l’effet 11 janvier, et sans doute aussi la médiocrité du candidat UMP, ont permis cette forme de résurrection. Ne faisons pas la fine bouche, il s’agit, dans le paysage actuel, d’un petit rayon de soleil.
Le second tour est loin d’être joué. La candidate FN (32,5 %) deviendrait, si l’on en croit Marine Le Pen, « la candidate des patriotes » dimanche prochain. Nous n’avons pas la même définition du patriotisme, surtout venant d’un parti dont nombre de membres se réclament toujours de Vichy et de la Révolution nationale. A cette époque les vrais patriotes ne se recrutaient pas à l’extrême droite. Ils étaient même les suppôts d’un état de fait. Pensons à ce que disait Jaurès : « La patrie, en absorbant ou plutôt en exaltant les égoïsmes individuels en un grand égoïsme collectif, couvre trop souvent les convoitises les plus brutales d’un semblant de générosité. »
L’UDI et Europe-Écologie les Verts ont clairement appelés ce matin à voter en faveur du candidat PS. Le Front de gauche (3,3 % des voix) si l’on en croit Jean-Luc Mélenchon, adoptera la politique du pire : « je n’ai pas voulu monter à bord du pédalo, ce n’est pas pour embarquer sur la radeau de la méduse. » On croit réentendre les discours de Georges Marchais et du PCF qui « voulait plumer la volaille socialiste. » Et l’UMP de Sarkozy ? Le bureau politique de ce parti se réunira mardi à Paris pour décider du mot d’ordre de second tour. Les uns souhaiteront un front républicain sans le dire, d’autres (comme Copé) plaideront pour le ni-ni (ni FN, ni PS).
De fait, quels que soient les mots d’ordre donnés par les appareils, ce sont les électeurs(trices) qui, in fine, feront la décision. Qu’en sera-t-il du taux de participation ? Les électeurs de gauche, très abstentionnistes au premier tour, se réveilleront-ils pour empêcher l’idéologie mortifère de Maréchal Le Pen de gagner ? La droite républicaine préférera-t-elle un élu de gauche démocrate et républicain comme le demande l’UDI ? La victoire, quel que soit le vainqueur, se jouera à quelques voix. C’est le bon moment pour donner le coup de collier et préparer les cantonales dans les meilleures conditions. Surtout si la gauche gagne.