Magazine Société

Jeanne au bûcher va embraser Monaco et Paris

Publié le 05 février 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! - Lecteurs et contributeurs: inscrivez-vous / connectez-vous sur les liens à droite --> La première, en version de concert, eut lieu le 12 mai 1938, au Kunstmuseum de Bâle. Le chœur et l'orchestre de chambre de cette ville ainsi que le Singknaben de l’Église évangélique réformée étaient dirigés par Paul Sacher, Ida Rubinstein tenait le rôle de Jeanne d'Arc. Cette production fut redonnée un an plus tard à Bâle le 11 mai et à Zurich le lendemain. Arthur Honegger n'est pas un inconnu à Monaco. Le 11 mars 1937, avait lieu à l'Opéra de Monte-Carlo, la première de "L'Aiglon", drame musical en 5 actes qu'il avait composé avec Jacques Ibert d'après l'oeuvre d'Edmond Rostand, il y eut une reprise le 19 février 1938. Quant à Paul Claudel, dans ces années-là, il avait déjà écrit ses grandes œuvres théâtrales et poétiques. Pour Ida Rubinstein, ancienne danseuse des Ballets russes, elle était devenue récitante et actrice. Grâce à la fortune dont elle disposait, elle a pu faire travailler entre eux les artistes les plus importants de l'époque, écrivains, musiciens ou chorégraphes. On ne retiendra que Le Boléro de Ravel ou Jeanne d'Arc au bûcher de Claudel et Honegger. Paul Claudel a en effet écrit trois œuvres à la demande d'Ida Rubinstein, et Arthur Honegger a été son compositeur attitré. En 1934, elle avait assisté à la représentation d'une pièce médiévale par des étudiants de la Sorbonne, les Théophiliens, et reprend alors le projet qu'elle avait eu précédemment avec Gabriele d'Annunzio, de réaliser une œuvre autour du personnage de Jeanne d'Arc. Elle contacte alors Honegger et la romancière Jeanne d'Orliac, ils ne s'entendent pas et Ida Rubinstein fait appel à Claudel qui d'abord refuse malgré les efforts d'Honegger. Le poète se ravise dans le train qui le ramenait à Bruxelles où il était ambassadeur de France. Une vision l'aurait fait accepter. Le 4 décembre 1934, Claudel commence le livret inspiré da "Die Jungfrau von Orleans" de Friedrich Schiller. Il le termine le 16 décembre. De son côté, Arthur Honegger commence à Paris la partition le 3 janvier 1935 et l'achève le 30 août suivant. Le 24 décembre 1935, il met un point final à l'orchestration, entretemps, une exécution de chambre avait eu lieu le 29 octobre chez Ida Rubinstein.

Après la première à Bâle que nous évoquions plus haut, eut lieu la création française, le 6 mai 1939, à Orléans, sans mise en scène, avec seulement les éléments de décor conçus par Alexandre Benois. Ida Rubinstein y était encore Jeanne d'Arc. L'orchestre philharmonique de Paris était dirigé par Louis Fourestier. Cette production fut redonnée à Paris, au Palais de Chaillot, le 13 juin 1939, puis salle Pleyel le 22 février 1940. D'autres grands moments furent aussi la création à l’Opéra de Paris le 18 décembre 1950, suivie de 100 représentations jusqu’en 1962, avec Claude Nollier de la Comédie-Française en Jeanne, Jean Vilar en Frère Dominique et une chorégraphie de Serge Lifar. Ainsi que celle du 21 juin 1954, à l’Opéra de Paris qui accueillait pour quelques représentations la mise en scène de Roberto Rossellini, avec Ingrid Bergman dans le rôle titre. Quatre jours plus tard, le critique musical René Dumesnil pouvait écrire dans Le Monde, "La preuve est faite. Comme on s’en doutait bien, Jeanne au bûcher possède la plus rare vertu des hauts chefs-d'œuvre: grâce à l’admirable partition d’Arthur Honegger, prolongeant dans le domaine de l’ineffable le verbe de Paul Claudel, elle est susceptible d’inspirer les interprétations les plus diverses sans rien perdre de ses qualités d’émotion, sans que s’amoindrisse le pouvoir fascinateur qu’elle exerce sur l’esprit". C'était une reprise du Théâtre San Carlo de Naples de décembre précédent, le spectacle sera redonné à Londres, à Barcelone et Stockholm. La même année, Rossellini réalise, d'après la production du San Carlo, un film avec la même interprète, Giovanna d'Arco al rogo. Très vite, dans la décennie, l'oratorio est donnée en Belgique, Italie, Allemagne, Autriche, Tchécoslovaquie et aux Pays-Bas, mais aussi en Uruguay, Argentine et aux États-Unis. Et même en mai-juin 1951, il y eut trois représentations sur la grand-place de la cathédrale de La Havane. Les plus grands chefs l'ont dirigée, dont Charles Münch, Erich Kleiber et Clemens Krauss. Elle a tenté de célèbres metteurs en scène comme Giorgio Strehler ou Margarita Wallmann. Le rôle de Jeanne a séduit Marie Marquet et plus tard Fanny Ardant ou Isabelle Huppert. Gérard Depardieu a parfois été le narrateur. Le dimanche 8 février à 17h, à l'Auditorium Rainier III, c'est Marion Cotillard qui tiendra rôle de Jeanne. L'actrice bien connue, oscarisée, césarisée, sans compter de nombreuses autres récompenses, a abordé ce rôle dès 2005. Elle l'a repris dans différentes villes du monde. A Monaco, elle sera entourée entre autres de deux sociétaires de la Comédie-Française, Eric Genovese et Christian Gonon, respectivement Frère Dominique et le narrateur.
C'est donc un événement à ne pas manquer. Les mercredi 4 et jeudi 5 mars à 20h30, l’œuvre sera redonnée avec la même distribution dans la grande salle de la Philharmonie à Paris. Sauf qu'à la place de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, ce sera l'Orchestre de Paris.

"
Jeanne d'Arc au bûcher" oratorio dramatique en 11 scènes de Paul Claudel, musique d'Arthur Honegger


Jeanne d’Arc: Marion Cotillard
Frère Dominique: Eric Genovese, sociétaire de la Comédie Française
Narrateur: Christian Gonon, sociétaire de la Comédie Française
Marguerite: Simone Osborne, soprano
Catherine: Faith Sherman, mezzo-soprano
Porcus: Thomas Blondelle, ténor
Un Héraut: Steven Humes, basse
La Vierge: Anne-Catherine Gillet, soprano

Orchestre philharmonique de Monte-Carlo
Chœur de l’Orchestre de Paris
Chœur d’enfants de l’Académie de Musique Rainier III
Sous la direction de Kazuki Yamada

Lionel Sow, chef de chœur
Côme de Bellescize, mise en scène
Sigolène de Chassy, décors
Thomas Costerg, lumières
Colombe Lauriot, costumes

En prélude au concert, "Présentation des œuvres", à 16h par André Peyrègne. Entrée libre.

Tarifs: de 20 à 80€, web de 19 à 56€, étudiant de 10€ à 50€, groupes de 17€ à 50€
Renseignements et réservation +377 98 06 28 28 et sur [www.opmc.mc ]urlblank:
http://www.opmc.mc/concert-397

Retour à La Une de Logo Paperblog