je viens d'apprendre que, dans un total déni de démocratie absolument ahurissant et révoltant, le Parlement européen a choisi un mode d'investigation peu agressif pour ménager Juncker. Le Président de la commission européenne ne sera donc pas inquiété pour la manière dont il a permis dans son pays à de nombreuses multinationales d'échapper à l'impôt, dans le cadre du scandale Luxleaks... contrairement au citoyen européen qui lui se fait vite rattraper par le fisc en cas d'erreur ou d'omission, et qui a de surcroît à faire face, par delà l'intolèrable mépris de Juncker à son endroit, aux politiques d'austérité qui détruisent ses services publics, son système de santé, de retraite, lui coupent le courant, poussent à la réduction de son salaire ( français aussi !), et tentent de vendre à vil prix ses biens publics, comme le port du Pirée, en Grèce, lequel vient d'échapper de peu à la privatisation et aux chinois. Il conviendra donc de garder en mémoire dans l'histoire européenne la manière dont ses dirigeants se sont mutuellement cooptés et protégés avec une grande bienveillance mutuelle de toute inquiétude et de toute agression extérieure pourtant subie quotidiennement par le commun des mortels... Selon que tu seras puissant ou misérable...
Si l'on rajoute à tout cela l'ignoble chantage de la BCE à l'encontre de la Grèce, cautionné par Hollande hier, il ne faut pas s'étonner ensuite d'un tel rejet des peuples européens pour ce qui était pourtant une belle idée, l'Europe. Et de la montée des mouvements nationalistes et xénophobes, que les médias et politiques main stream préfèrent qualifier de populistes dans une sorte de réflexe prolophobe...alors qu'ils ne sont que le reflet de leurs propres turpitudes et de leur incapacité à proposer un autre projet de société qu'un modèle consumériste outrageusement capitaliste et prédateur qui les broie sans ménagements d "aucune sorte, au mépris de toute morale et de toute préoccupation de justice sociale. Ils ne réclament pourtant rien d 'autre que cela : de l'équité minimale. Le geste de la commission européenne n'en est donc que plus injuste et impardonnable. Juncker devrait en avoir honte, et démissionner. S'il avait une conscience, ce que l'histoire n'a pas encore démontré.