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Les causes les plus fréquentes de l’hyperactivité

Publié le 07 février 2015 par Darouich
En simplifiant, on peut répartir les causes les plus fréquentes ducomportement hyperactif en cinq groupes :• Causes psychosociales : ce sont des influences provenant de l’environnementcomme des événements ou un contexte de vie entraînantdes émotions intenses, un mode d’éducation inapproprié…• Facteurs héréditaires : ce sont des facteurs génétiques, innés, quiprédisposent à un tempérament paisible ou agité.• Lésion cérébrale : elle survient lorsque des parties du cerveau sontabîmées par une infection, une opération, ou suite à un accident.• Dysfonctionnement cérébral : se dit lorsque de petites zones ducerveau ne fonctionnent pas correctement, à cause d’un mauvaiséquilibre des substances chimiques cérébrales (ceci ne se mesurecependant pas encore dans les examens médicaux courants).• Allergie alimentaire : hypersensibilité à certains produits alimentaires.• Combinaison de facteurs.
Causes psychosocialesL’origine de l’hyperactivité chez environ deux tiers des enfantshyperactifs est extérieure à eux-mêmes : elle est souvent de nature psychosociale: stress, difficultés à la maison ou à l’école (niveau scolaire tropélevé ou trop faible), méthodes d’éducation erronées (laxisme, maltraitance),événements graves comme un décès, le chômage ou une maladiedans la famille… De telles circonstances ou des événements stressantssoumettent l’enfant à une pression intense, à laquelle il réagit par del’hyperactivité.Un enfant « normal » mais trop peu dirigé par ses parents, ou unenfant qui vit dans une famille où l’ambiance est tendue, peut devenirhyperactif et impulsif. Un enfant perdu dans une classe où il ne parvientpas à suivre aura des difficultés d’apprentissage et il aura du mal à se tenirtranquille…Si votre enfant est hyperactif à cause de tensions, de stress oud’angoisse, il faudra d’abord en chercher la source. avant de vouloir traiter.Si toute la famille collabore, l’hyperactivité due à des problèmespsychosociaux sera résolue en quelques semaines ou quelques mois. Plusloin, nous reparlerons des situations où le développement de l’enfant adéjà été compromis dans ses plus jeunes années par négligence, laxismeou par de mauvais traitements physiques et/ou sexuels. De tels troubles dudéveloppement exigent parfois des années d’aide spécialisée.Facteurs héréditairesDes facteurs héréditaires jouent un rôle dans l’hyperactivité de certainsenfants, mais il est rare qu’ils la déterminent à eux seuls : les influencesde l’entourage (signalées plus haut) viennent s’y ajouter pour fairebasculer les choses.En quoi consistent ces facteurs héréditaires ?Des facteurs génétiques jouent un rôle dans l’établissement d’untempérament plus ou moins actif de l’enfant (même si l’environnementinfluence toujours également le développement du tempérament).Nous pouvons comparer ce phénomène à la taille du corps : ce sont surtout des facteurs héréditaires qui déterminent la taille que nous atteindrons.La moitié des hommes mesurent entre 1m73 et 1m82. Mais il y ades hommes qui sont plus petits que 1m60 ou plus grands que 2m. Ils ne sont pas anormaux pour autant, ils appartiennent seulement à la minorité.Ce qui ne les empêche pas de rencontrer certains problèmes : ils trouventmoins facilement que les autres des vêtements de confection, on se moqueparfois d’eux, les grands rentrent la tête dans les épaules, ils ne trouventpas de lit adapté à leur taille…Il en est de même avec l’hyperactivité des enfants : ils héritent d’untempérament plus ou moins remuant. La plupart des enfants sont« normalement » remuants, mais un petit groupe est extrêmement tranquilleou extrêmement remuant. En soi, ce n’est ni une anomalie ni unemaladie.Si l’hyperactivité est déterminée génétiquement, il est possible quevous découvriez que d’autres membres de votre famille ont eu dans leurenfance des problèmes de ce type et qu’ils en souffrent peut-être encore.Nous avons souvent vécu des moments fort émouvants, où un pèredécouvrait lors d’un entretien à propos de son enfant que lui-même étaitou avait été atteint de TDAH. Cela provoquait parfois des scènes comiques,parfois des larmes. De toute manière, cette découverte entraînait unereconnaissance des plaintes de l’enfant.Lésions cérébrales non héréditairesMême si un enfant naît hyperactif, la cause n’est pas nécessairementgénétique (et héréditaire). En effet, l’hyperactivité peut avoir été provoquée— en tout ou en partie — par des substances nocives ou toxiquespour le développement du cerveau du fœtus pendant la grossesse (alcool,drogues, certains médicaments, le tabac, trop de stress). Des problèmes àl’accouchement peuvent eux aussi être responsables de lésions, ou d’unesouffrance du cerveau. L’enfant peut alors naître porteur de petites lésionscérébrales, ou avoir un léger dysfonctionnement cérébral qui n’est, dansce cas, absolument pas héréditaire. On parle dans tous ces cas de lésionscongénitales.Par ailleurs, d’autres lésions cérébrales peuvent survenir par exempleaprès une méningite, après un accident, comme conséquence d’uneintoxication au plomb, ou encore sont associées à un handicap mental ou àde l’épilepsie. Concernant ce groupe de causes, on parlait autrefois deMBD (« lésions cérébrales a minima »).Réparer des lésions au cerveau est actuellement impossible. Il estcependant possible, à long terme, que des parties saines du cerveau prennentpeu à peu le relais — de façon plus ou moins complète — de ce que faisait la partie endommagée. Par exemple, s’il y a eu une lésion dansl’hémisphère gauche du cerveau, l’hémisphère droit peut parfois partiellementcompenser.Dysfonctionnement cérébralLe quatrième groupe de causes concerne les enfants qui n’ont pas àproprement parler une lésion, mais où la « chimie » du cerveau fonctionnemal. Vous pourriez comparer cela avec un bon moteur qui fonctionne avecune mauvaise essence. L’image que nous employons volontiers à ce proposest que la machine cérébrale manque de « liquide de freins » et que lesfreins fonctionnent donc mal.Les stimulations nerveuses doivent passer des cellules cérébrales(les neurones) vers les nerfs puis, par des relais nerveux, jusqu’aux muscles,aux parois vasculaires, aux poumons, etc. La motricité, l’impulsivité,la concentration… sont déterminées par la présence d’un certain type deprotéines (appelé « neurotransmetteurs » ; un neurotransmetteur importantest la dopamine), dans les espaces entre les neurones.Un autre facteur important est la façon dont ces neurotransmetteursdéterminent les influx nerveux, qui sont des courants électriques. Tout icise passe au niveau des « récepteurs ». Le tempérament des enfants, etdonc l’éventuelle agitation, est déterminé par ce mécanisme. Comme ditplus haut, nous parlons de dysfonctionnement lorsque ce mécanisme nefonctionne pas de façon adéquate. Il y a une gradation entre « bon fonctionnement», « fonctionnement moyen » et « dysfonctionnement grave ».Dans le dernier cas, on parlera de TDAH.La quantité de neurotransmetteurs et de récepteurs est déterminéeen bonne partie par l’hérédité. Voilà pourquoi des enfants TDAH ont souventun parent qui l’est également.Enfin, nous signalerons encore dans ce paragraphe que bon nombrede problèmes de psychiatrie infantile peuvent être causés par le mauvaisfonctionnement des neurotransmetteurs : la dépression, les psychosesinfantiles, ou même un trouble psychologique post-traumatique Allergie alimentaireSi vous n’avez pas l’habitude de boire du café et que vous buvezquelques tasses de café très fort l’une à la suite de l’autre, il se peut quevous deveniez très agité, voire très remuant et que vous ne puissiez trouverle sommeil pendant plusieurs heures. Cette agitation a été provoquée par la présence d’une substance excitante dans la boisson. Certaines personnesdeviennent déjà très nerveuses après une demi-tasse de café : nousdisons alors qu’elles sont hypersensibles au café.En médecine, on parle d’hypersensibilité (allergie) lorsque le corpsréagit de manière exagérée à des quantités minimales d’une substancedonnée. Par exemple, lorsqu’une piqûre d’abeille provoque le gonflementde toute la jambe. Certains enfants sont hypersensibles à des colorants et àdes conservateurs alimentaires particuliers (tous ces produits sont appelés« additifs »). Ces enfants réagissent alors en étant hyperactifs, voire agressifs.Cependant cela ne concerne qu’une faible minorité des enfantsatteints d’hyperactivité. Dans quelques cas très rares 1, il se peut qu’unenfant soit allergique à des aliments naturels tels que le lait et les céréales,même sans additifs. On désigne parfois cette hypersensibilité, c’est-à-direcelle qui se manifeste par une hyperactivité, par le terme « allergiealimentaire », mais cette dénomination n’est pas correcte, médicalementparlant.Dépister une telle hypersensibilité est un vrai travail d’enquêteur.C’est le rôle de l’allergologue (médecin spécialisé dans les allergies).Cependant, la plupart des tests cutanés utilisés n’apportent qu’une faiblecertitude diagnostique. La peau peut fortement réagir à des substances quin’exercent pas d’influence sur le comportement ; inversement, des substancesqui ont une nette influence sur le comportement n’entraînent pasde réaction cutanée. La plupart du temps, on ne détecte cette sensibilitéqu’avec la collaboration d’un diététicien. Il pourra par exemple conseillerun régime strict (basé sur une alimentation dont les chances de déclencherune réaction allergique sont quasiment nulles), puis y ajouter progressivementdes substances suspectes et guetter les réactions de l’enfant aumoyen d’une grille d’observations. Cela reste un travail très délicat.Si on trouve l’allergène, le problème devient le suivant : comment obtenir d’un enfant qu’il suive à long terme un régime sans sucre, sans colorant, ou sans chocolat ? Tout l’entourage doit y veiller : les parents bien sûr, mais aussi les frères et sœurs, les grands-parents, les enseignants,les voisins, les parents des petits copains qui organisent des goûters et surtoutl’enfant lui-même.Ceci dit, lorsque l’hyperactivité est réellement la conséquence d’une telle hypersensibilité, un régime adapté donne parfois des résultats fort positifs. Par exemple, un enfant de neuf ans se comportait de manière tout à fait normale, lorsqu’il suivait bien son régime sans chocolat. Maisun seul bâton de chocolat le rendait hyperactif et agressif pendant unedemi-journée.Combinaison de facteursL’hyperactivité provient fréquemment d’une combinaison de causes.Cela rend l’examen, le diagnostic et le traitement souvent très difficiles

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