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Freins au passage psychique de la grossesse

Publié le 04 février 2015 par Darouich

1- Les antécédents familiaux difficiles [...]

2- Un précédent accouchement (ou une grossesse) traumatique [..]

3- Stress et entourage [...]

  • de faire un enfant normal ? Nous répondons : "Pas certain. Nous ferons une batterie de tests pour nous en assurer." Rappelons-nous : l'inconscient des femmes enceintes a tendance à associer croissance du bébé et compétence maternelle.
  • d'accoucher normalement ? Nous répondons : "Non, l'accouchement est un moment dangereux qui nécessite une haute technologie et de grandes compétences." (ref. : 6)
  • de bien m'occuper de cet enfant ? Nous ne répondons pas à cette question, qui est le lieu de tout le passage psychique.

Aux peurs archaïques: enfant anormal physiquement, peur de mourir physiquement (on mourrait encore en couches il y a deux générations) et psychiquement (c'est le passage), peur d'éclater physiquement (distension douloureuse d'un lieu réservé au plaisir) et psychiquement, nous répondons par des peurs actuelles (la peur autour du phénomène de la naissance). J'aimerais ici citer Michel Odent, dans son ouvrage "l'Amour scientifié; les mécanismes de l'amour" : "Le rôle des professionnels de la santé devrait être de protéger l'état émotionnel des femmes enceintes, d'éviter l'effet "nocebo". Il y a effet nocebo chaque fois que des professionnels de la santé font plus de mal que de bien en agissant sur le système de croyance, l'imagination, donc l'état émotionnel" ( ref 8, p.88). M.-H. de Valors, de son côté, avance que la pathologie de la grossesse a été confondue avec sa physiologie; si la grossesse est "suivie comme une maladie, il est tout-à-fait logique que des symptômes pathologiques se manifestent" (ref 6).

Voici ce qui peut se dire dans l'inconscient des femmes enceintes, toujours selon M.-H. de Valors : "Si on me soigne c'est que je suis malade, et si je suis malade c'est que je peux mourir comme les femmes autrefois" (ref 6). Quelle extraordinaire force sera donc requise pour que ces femmes, filles de leurs parents, deviennent mère ici et maintenant !

3- RÔLES POSSIBLES DES DOULAS: accompagner la femme dans son passage psychique

Pour parvenir à identifier certains rôles qu'une doula peut jouer dans l'accompagnement du passage psychique de la grossesse, j'utiliserai beaucoup les informations recueillies sur la méthode de préparation globale[2] enseignée par M.H. de Valors à des sages-femmes d'Europe. NOMMER ET LEVER LES PEURS par une écoute empathique ET FAVORISER l'ATTACHEMENT pré-natal progressif de la mère à son bébé, semblent être ce qui soutient l'avancée de la mère sur son parcours psychique.

A) "Ce qu'il faut comprendre, c'est que si on identifie les peurs, si on lève les barrages émotionnels, toute femme a accès à l'attachement alors, instinctivement" ( ref 9 ). Ce travail se fait, surtout, sur le passé de la femme : Après avoir informé le père (ou l'homme qui partage la vie de la future mère ou l'entourage supportant..) sur le phénomène de la transparence psychique, la doula peut inviter la femme à décrire :

- sa relation avec sa propre mère [...]

- le vécu de l'arrivée de la sexualité à la puberté [..]

- les récits de naissance ayant marqué l'imaginaire [...]

Dans cet espace d'écoute, il me semble important aussi de laisser les femmes exprimer leur ambivalence. Nous savons que, découlant de la transparence psychique et de l'énormité du travail identitaire qui se fait pendant la grossesse, la future mère peut sentir un certain malaise face à tout ce qui ce joue. Devant une société qui idéalise le fait de devenir mère, quel espace a-t-elle pour en parler? Écouter, signifier que tout ça est normal et fait partie de la croissance peut diminuer la culpabilité ressentie.


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