Prestashop est une solution open source française qui relance aujourd'hui une version hébergée de son logiciel. Rappelons que Prestashop avait, il y a quelques années, déjà mis en ligne une version SaaS de son CMS sous le nom de Prestabox.
Apparemment cette première version n'a pas rencontré le succés escompté et une toute nouvelle version vient d'être lancée. Alors, Prestabox est mort et vive PrestaShop Cloud?
Prestashop est-il fait pour le SaaS?
Le SaaS, à l'opposé de l'open source, est un logiciel standard où tout le monde utilise la même version. Un logiciel SaaS est évidemment plus limité en terme de fonctionnalités mais, en contrepartie, l'utilisateur se retrouve avec un logiciel simple à utiliser qu'il n'a pas besoin de maintenir techniquement.
La version Cloud de Prestashop est une version hébergée de la version open source. Elle est donc très complète en terme de fonctionnalités e-commerce : Prestahop est avant tout un logiciel de vente. Le tableau de bord est axé sur les produits, les catégories, les ventes, les frais de livraison, le chiffre d'affaires... Beaucoup de champs à remplir (même si peu sont obligatoires) et beaucoup d'indicateurs. Intéressant quand on fait du volume et que l'on a une structure de catalogue complexe. Dans le cas contraire, c'est superflu et surcharge inutilement l'interface d'administration du contenu.
Interface d'administration
Le SaaS compliqué
Tant qu'il s'agit d'ajouter des produits à son catalogue, dans le cadre fixé au démarrage du site, tout se passe bien. Un bouton ajouter est disponible, on remplit les champs.
Dès qu'il faut changer l'architecture du site, modifier le thème graphique, changer la navigation, ajouter d'autres modules que ceux directement liés au e-commerce, cela devient compliqué. Même si l'aide en ligne est bien documentée, il faut la consulter pour effectuer le moindre changement car l'interface d'administration n'est pas intuitive.
Est-ce vraiment du SaaS?
PrestaShop Cloud est certes hébergé et fermé (on ne peut pas accéder au code pour le modifier) ce qui peut l'apparenter à la famille des logiciels SaaS. Pourtant, le tableau de bord affiche beaucoup des messages concernant des mises à jour de modules nécessaires. Or, le job d'un e-commerçant est de mettre à jour le contenu de son site et d'envoyer des newsletters, et non pas de se soucier de la maintenance technique de son logiciel.
Messages concernant la mise à jour des modules
Le SaaS gratuit plus cher que du SaaS payant
PrestaShop Cloud permet certes de faire l'économie des frais d'hébergement mais tout le reste est payant et probablement à la même hauteur que pour la mise en place d'une version Open Source. Il faut donc prévoir un budget substantiel pour
- les modules supplémentaires,
- le changement de template,
- les limites de volume (par exemple le module newsletter est celui de la solution Send in blue et seuls 300 e-mails par jour sont gratuits),
- et surtout les honoraires des experts pour la mise en place de la boutique en ligne.
Pack Démarrage PrestaShop Cloud coûte 1.995 euros
PrestaShop Cloud est sans doute une bonne solution pour les agences et les freelance qui ne veulent pas héberger les sites mais seulement en effectuer la mise en place et le design pour leurs clients.
Pour les développeurs, PrestaShop Cloud n'est forcément pas une bonne nouvelle puisqu'ils ne peuvent plus intervenir directement sur le code et vendre leurs prestations en direct aux clients. Seuls les modules vendus par la place de marché PrestaShop peuvent être ajoutés aux boutiques construites avec la version Cloud.
Pour l'utilisateur final, l'intérêt d'utiliser une version Cloud de Prestashop n'est pas franchement évident. La prise en main ne sera pas plus simple, le budget de mise en place du site ne sera pas vraiment moins cher et , comme Prestabox est en mode hébergé, il perd l'avantage d'accéder au code pour faire du sur mesure.
Voir aussi
- Explications sur le SaaS et le Cloud
- SaaS, tous les avantages d'une application web
- Bien choisir sa solution SaaS pour créer une boutique en ligne
- Création de site web : entreprise ou freelance?