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Quand la planète rouge était noire

Publié le 12 février 2015 par Pyxmalion @pyxmalion

La météorites NWA 7034 surnommée Black Beauty, se distingue des autres par sa nature brèchique. Âgées de 4,4 milliards d’années, de nouvelles analyses montrent que cette roche a été arrachée d’une région martienne qui ressemble aux vastes plaines sombres qui sont légèrement dissimulées sous un fard de poussières rouges, caractéristiques de l’actuelle Mars.

Lorsqu’en 2011, les scientifiques ont commencé a analysé la météorite martienne surnommée Black Beauty, ils savaient qu’ils avaient quelque chose de spécial entre leurs mains. De son vrai nom NWA 7034 (Northwest Africa 7034), cette pierre noire de 320 g retrouvée cette année-là au Maroc, dans le désert du Sahara, est un très rare et précieux échantillon de roche qui fut éjecté de Mars après un violent impact (connaissant la masse de Black Beauty et la force d’attraction de Mars, des scientifiques ont calculé que l’impacteur devait mesurer une centaine de mètres au minimum et quelques kilomètres au maximum). Son errance interplanétaire qui a duré vraisemblablement plus de 700.000 ans, ainsi que le suggère la période d’exposition de sa surface au rayonnement solaire, l’a conduit à s’échouer sur notre planète. Les caractéristiques de cette « Beauté noire » en font un objet de nature très différente des autres météorites originaires de Mars connues, à l’exception peut-être de NWA 7033, qui fut également retrouvée dans cette région, en Afrique du Nord-ouest (certains suggèrent qu’elle a pu appartenir à la même météorite que NWA 7034, laquelle se serait brisée en pénétrant dans notre atmosphère). La plupart sont en effet classées SNC pour Shergottite, Nakhlite ou Chassignite, des catégories baptisées du nom des lieux où les trois premières météorites martiennes furent retrouvées et qui traduit une composition riche en roches magmatiques (ou ignées), à la différence de Black Beauty.

échantillon Black beauty

Fragment de la météorite NWA 7034 surnommée Black Beauty, retrouvée en 2011 dans le désert marocain. Elle se compose de différentes roches brisées probablement par de violents impacts, cimentées ensemble

Une récente étude publiée dans la revue Icarus montre que NWA 7034 ne ressemble à aucune autre roche retrouvée sur Terre. Les nouvelles mesures spectroscopiques conduites par une équipe de chercheurs de l’université Brown (à Providence, dans le Rhode Island) et de l’université du Nouveau-Mexique révèlent que la météorite serait extraite de la croute martienne qui recouvre d’immenses étendues de notre planète voisine, actuellement fardée de ce rouge qui lui vaut d’être associée depuis des millénaires aux divinités de la guerre. Le profil géologique de Black beauty s’accorde en effet avec les roches qu’arbore les grandes plaines sombres caractérisées, entre autres, par Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) et légèrement voilées par cette poussière riche en oxyde fer. Elle est de type brèche (de l’italien breccia qui signifie « pierre cassée »), un conglomérat de roches brisées liées ensemble par un ciment basaltique. Âgées de 4,4 milliards d’années, les analyses témoignent de la présence de composants sédimentaires chimiquement comparables à ceux qu’ont rencontrés sur leurs routes les rovers des missions Curiosity (MSL) et MER (Spirit et Opportunity).


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