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Il paraîtrait...

Publié le 13 février 2015 par Ericguillotte
vendredi 13 février 2015

- qu’un marronnier est un article ou un reportage d'information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un évènement récurrent et prévisible. Le nombre de morts sur les routes, c’est quoi alors ? Un séquoia ? Et une hausse de 12% en janvier, une ! Récurrent et prévisible ? Peut-être. Mais pour la faible importance, on repassera. 263 personnes tuées en ce mois de janvier 2015 contre 235 en janvier 2014. Plus de 8 personnes tuées sur les routes par jour ! C’est quand même beaucoup, énorme même. Ne l’ai-je pas déjà dit la dernière fois que j’en avais parlé ? Et la fois d’avant également, non ? Et celle d’avant, aussi, non ? 3 388 tués en 2014 auxquels on peut ajouter les 72 406 blessés dont 26 707 hospitalisés. Une vraie épidémie. Un séquoia géant, qu’on aurait envie de scier à la base du tronc ou, mieux, d’arracher avec les racines. Ah, si on pouvait ne plus jamais parler de ce dont on aurait envie de ne plus jamais parler !

- qu’un lanceur d'alerte, dénomination entendue et réentendue ces derniers jours avec l’affaire SwissLeaks, a pour but de signaler un danger ou un risque, en interpelant les pouvoirs en place et en suscitant la prise de conscience de ses contemporains. Le terme a été inventé dans les années 1990 pour bien séparer cette notion de celles de dénonciateur, sincère, et de délateur, intéressé. Le lanceur d’alerte œuvre pour l’intérêt général, au risque de perdre au minimum son emploi, de subir des attaques de toutes parts voire de risquer sa vie. Et pourtant, le lanceur d’alerte n’a pas toujours le statut de héros mais est parfois taxé de mouchard, rapporteur, donneur, alors qu’il découvre et met à jour des éléments qu'il considère comme menaçants pour l'homme, la société, l'économie ou l'environnement, et, de manière désintéressée, décide de les porter à la connaissance d'instances officielles, d'associations ou de médias. Mais s’il n’y avait pas multiples et diverses malversations, aucun lanceur d’alerte ne serait nécessaire et le terme disparaitrait. Ah, si on pouvait ne plus jamais parler de ce dont on aurait envie de ne plus jamais parler !

- que la campagne de publicité pour annoncer l'armement de la police municipale de Béziers a fait grand bruit cette semaine. C’est la dernière initiative de Robert Ménard, ancien fondateur, et secrétaire général jusqu'au 30 septembre 2008, de l'association française Reporters sans frontières, et élu à Béziers en 2014 avec le soutien du FN. Désormais, la police municipale a un nouvel ami, est-il écrit sur l'affiche où figure une arme à feu en gros plan. Affichage sur les abribus, aux yeux de tous, grands comme petits. Il est ajouté, en plus petit, armée 24h/24 et 7j/7, Police Municipale de Béziers, 0800614961. Vous aurez ainsi le numéro si vous êtes biterrois ou passez par l’Hérault. Certes et tristement, des policiers municipaux se font régulièrement agresser, caillasser. Certes et pathétiquement, une policière municipale a été tuée à Montrouge en janvier alors qu’elle ne portait pas d’arme. Faut-il pour autant faire une campagne si tapageuse ? Faut-il armer toutes les polices municipales de France ? Si le mal s’avère nécessaire car le climat devient de plus en plus menaçant pour les citoyens comme pour les forces de l’ordre, alors, c’est un grand pfff qui me vient. Ah, si on pouvait ne plus jamais parler de ce dont on aurait envie de ne plus jamais parler !


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