Magazine Culture

Critique Ciné: Bouboule, l'obésité ce fléau

Publié le 16 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Bouboule // De Bruno Deville. Avec David Thielemans et Julie Ferrier.


Cette comédie dramatique aurait pu être un constat social sur l’obésité. Il y a d’ailleurs tout un tas de moments où le scénario tente d’être éducatif au sujet du bien manger. Entre les oméga 3 du saumon et le fait qu’être obèse augmente les risques de crises cardiaques, ce n’est pas si bête que ça comme film mais tout cela est enrobé par une intrigue ennuyeuse et des personnages manquant cruellement de relief et de choses à nous raconter. Kevin, alias Bouboule, est donc un jeune garçon qui va rencontrer des malfrats qui se font passer pour des agents de sécurité. Il va alors croire qu’ils sont là pour l’aider et lui proposer de devenir comme eux. L’idée n’était pas bête, notamment car le film induit une sorte de combat contre l’obésité sauf que cela ne fonctionne pas aussi bien que prévu. C’est un film qui a aussi énormément de mal à se situer entre le drame et la comédie. On ne sait donc jamais s’il faut rire des situations pas toujours très bien développées ou bien s’il faut s’émouvoir de ce qui se passe à l’écran. L’histoire se revendique énormément de choses à la fois, notamment la fable sociale tout en parlant d’un phénomène de société terrible qui frappe de plus en plus de jeunes.

Bouboule, c’est ainsi qu’on appelle Kevin, 12 ans, 100 kilos et pas vraiment un avenir. S’empiffrant de frites, de viennoiseries et de petits pots de crème, il n’attend que sa crise cardiaque. A moins qu’il ne change. Et Kevin changera...

Bruno Deville (CROM, La Bouée) ne donne pas vraiment à son film l’occasion de sortir les gants et de démontrer tout ce dont il est probablement capable. C’est un sujet délicat traité avec peu de dextérité. On passe souvent du coq à l’âne sans qu’il n’y ait de vraie réflexion, sans compter que la fin est terriblement facile. J’aurais apprécié que Bouboule se terminer autrement que de façon aussi prévisible. Je sais bien que ce n’est pas facile de parler d’obésité. C’est un sujet très délicat car il ne faut pas tomber dans la caricature, dans le film qui fait l’éloge de la violence (envers les obèses mais aussi du point de vue des obèses et de ce qu’ils peuvent imposer avec leur carrure) sauf que voilà, Bouboule ne parvient à faire rien de tout ça. Le film manque d’une vraie histoire. J’aurais aimé que le fil rouge soit une vraie histoire d’adolescent mal dans sa peau qui tente de vaincre le mal qui le ronge petit à petit. L’intégration de cette histoire de « commando » est tout de même sacrément ennuyeuse car elle n’apporte strictement rien au personnage. J’aurais préféré des scènes avec Julie Ferrier qui joue le rôle d’une mère dépassée par les problèmes de son fils et qui ne sait pas quoi faire.

Je n’attendais pourtant rien de bien exceptionnel de ce film mais il a trouvé le moyen de me décevoir complètement. Je pense aussi que le plus gros problème de ce film c’est de ne pas avoir réussi à faire quelque chose d’autre du héros que d’un obèse. C’est un peu comme si l’obésité du héros était une fatalité et qu’il fallait qu’il apprenne à vivre avec. Sauf que franchement, on aurait probablement pu attendre autre chose de la part d’un tel film. En mélangeant tout d’un coup sans jamais vraiment raconter quelque chose, Bouboule s’égare et nous égare complètement. Une fois passé une bonne demi-heure, on se rend finalement compte que le film ne va jamais décollé et au bout d’une heure et demie, on se rend compte que l’on a perdu son temps car Bouboule ne nous a pas vraiment éduqué malgré son envie de nous dire que le sport c’est important, qu’il faut manger équilibrer et se gaver d’oméga 3. C’est tout ce que j’ai retenu dans ce film alors que j’aurais bien aimé voir un peu plus, quelque chose de plus cohérent et peut-être aussi quelque chose de plus amusant car l’humour vient cruellement à manquer tout au long du film.

Note : 2/10. En bref, traité un sujet aussi intéressant sous un angle aussi mauvais était la pire idée qu’il soit. Bouboule ne délivre malheureusement pas.

Date de sortie : 5 novembre 2014


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog