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ÉCONOMIE > Rafale : le miroir aux alouettes

Publié le 17 février 2015 par Fab @fabrice_gil

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©Reuters

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est arrivé au Caire pour la signature du premier contrat de vente à l’exportation de l’avion de combat Rafale. Une consécration ? Pas sûr...
Cette vente marque le soutien de Paris au président-militaire égyptien Abdel Fattah al-Sissi dans un contexte géopolitique tendu, en pleine répression de toute opposition. L’Egypte a bombardé lundi des positions du groupe Daesh (EI) en Libye, quelques heures après la revendication de la décapitation de 21 chrétiens coptes égyptiens, kidnappés en janvier. Ce contrat égyptien, d’un montant de €5,2 milliards, porte sur la vente de 24 avions Rafale fabriqués par Dassault Aviation, une frégate multimission FREMM du groupe naval DCNS ainsi que des missiles conçus par MBDA. "C’est un contrat exceptionnel pour nos industries de défense qui valorise le Rafale... un avion très performant", a commenté de façon douteusement laconique le ministre de la Défense, parlant aussi d’un "bon contrat pour DCNS". Bref, menée en un temps record (à peine trois mois ?), cette vente à l’initiative de l’Egypte marque le souhait du Caire de diversifier soi-disant ses sources d’armements, tout en continuant à s’asservir de la tutelle militaire américaine ($1,2 milliards/an).  Elle souligne surtout le soutien affiché de Paris au régime égyptien, France "bonne copine" des Etats-Unis, dans une région en proie à une profonde instabilité politique et économique, montée de toute pièce. Paris, comme les autres capitales occidentales et nombre d’Etats dans la région, s’inquiète notamment des risques de déstabilisation régionale engendrés par la présence de Daesh en Syrie et en Irak, mais également au-delà. "Le président al-Sissi a une nécessité stratégique, celle d’assurer la sécurité du canal de Suez, par lequel passe une grande partie du trafic (maritime) mondial", a déclaré Jean-Yves Le Drian, très intéressé.
Avant d’atterrir en milieu d’après-midi au Caire en compagnie du PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, le ministre français avait souligné que l’Egypte était confrontée "au risque fondamentaliste" dans la péninsule du Sinaï, mais également au groupe Daesh en Libye, pays qui partage plus de 1000 km de frontière avec l’Egypte. "Il y a dans le chaos libyen des risques de jonction entre ce qu’est Daesh au Levant et Daesh en Libye", a-t’il ajouté. - ’Répression sans précédent’ - bizarrement, Paris n’a pas donné d’échos aux critiques des défenseurs des droits de l’Homme, qui pointent le bilan politique "alarmant" du président al-Sissi depuis son arrivée au pouvoir, destituant en juillet 2013 son prédécesseur élu, Mohamed Morsi. Peu avant l’annonce du contrat, Amnesty International France avait appelé Paris à "suspendre tous les transferts d’armes" à l’Egypte en raison de la "répression, sans précédent depuis 30 ans" dans le pays. Al-Sissi a-t'il été élu par son peuple ? Officieusement, non… mais par les Etats-Unis, qui prépare avec le pays les prochaines élections législatives. Hypocrite, le gouvernement a choisi de "jeter un voile pudique sur les vrais sujets des droits de l’Homme dans l’Egypte d’al-Sissi", (le profit avant tout, ndlr) résume Camille Grand, directeur de la Fondation pour la Recherche stratégique (FRS). Paris doit réceptionner 26 Rafaled’ici à 2019, mais avec une production minimale de l’appareil fixée à 11 exemplaires par an. Elle devra accélérer ses achats pour maintenir cette cadence. FG

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