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Comment tirer sa révérence (M. Mackay)

Publié le 19 février 2015 par Despasperdus

« Il faut se rendre à l'évidence, Balourd est une buse. Un vrai crétin, pour tout dire. Tommy Scott l'a toujours su, mais c'est aussi un ami loyal et qui fait de son mieux. Parfois, pourtant, parfois il donne l'impression qu'il apprend. »

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Désolé de décevoir certaines personnes, mais je ne tire pas ma révérence ! En fait, il s'agit d'une énième note de lecture, la 250ème environ, conséquence heureuse d'un fructueux échange comme cela se produit parfois entre blogueurs...

Après la critique élogieuse de l'ami Lou, j'ai emprunté à la bibliothèque le premier bouquin disponible de Malcom Mackay. Une fois digéré, la semaine suivante, j’ai lu Comment tirer sa révérence qui est, en l'occurrence, la suite de Il faut tuer Lewis Winter.

« Pour commencer, il est réellement costaud. Intimidant à regarder, mais aussi brillant qu’un trou noir. »

Quand on aime son travail et que l’on est reconnu unanimement pour ses compétences professionnelles, l'inactivité pèse, même pour raisons médicales. C’est dans cet état d’esprit que Franck reprend le collier, après sa convalescence en Espagne. Son patron a accepté de lui confier une mission, a priori facile pour un professionnel de son niveau.

« A l’époque, c’étaient soirées chez des copains toute la semaine et boîtes pendant le week-end. Maintenant, c’est boulot et rien que le boulot. Le reste ne compte pas, pas avant qu’il obtienne ce qu’il veut. A savoir de l’argent. Du vrai. Pas seulement de quoi vivre. Pas seulement pour se déchaîner le week-end et payer ses factures. Assez pour s’acheter une maison. Assez pour s’acheter une voiture. Et il y arrivera. Il en est convaincu. » 

Sauf que l’inactivité, la soixantaine, la concurrence et les circonstances lui font rater en beauté sa mission. Heureusement, un collègue le sauve et termine le job à sa place. Ce ratage, le premier en quarante ans, signe la fin de sa carrière de tueur à gages. Son patron lui propose alors un rôle de conseiller, notamment dans le recrutement parce qu'il va avoir besoin de main d’œuvre pour éliminer la concurrence.

« Quand on entre dans une organisation, on se met à sa merci. Les autres font le choix. On se borne à suivre les ordres. C’est rassurant, tant que ça dure. Vous n’avez pas à réfléchir. Vous recevez un coup de téléphone. Vous allez vous renseigner sur qui est votre cible. Vous faites le boulot. Si vous le faites bien, c’est tout simple. Vous devez rarement avoir recours à votre tête. Vous suivez la routine et tout se passe bien. Confortable et réconfortant. »

Or, la reconversion à son âge n’est pas évidente. Sa vie a été organisée autour de son boulot, à savoir rester invisible et vivre en solitaire pour passer entre les mailles du filet des autorités en se travestissant sous les traits d'un homme à la banalité la plus absolue. Et puis, l’organisation veut-elle vraiment de lui, ne craint-elle pas qu’il aille bosser ailleurs ou pire se confier aux flics ? 

« Il se sent merdeux. Criminel. Menacer un homme de mort. Peu importe ce que l’homme a fait, qui il est. Quand on s’abaisse à ce niveau on a perdu. Il a peut-être déjà perdu. »

De chapitre en chapitre, le narrateur passe d’un personnage à un autre, avant de revenir plusieurs fois sur chacun d'entre eux, révélant ainsi leurs us et habitudes et pensées. L’auteur décortique ainsi chaque scène et chaque personnage au scalpel, et c'est ce qui rend le récit passionnant, en particulier la déchéance de l'un et l'ascension d'un autre "professionnel". De plus, l'écriture de Malcom Mackay tient en haleine, sans fioriture, directe et fluide, elle fait mouche.

Bref, à lire...


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